Publication et séance de dédicace
Les éditions Fayard ont publié le livre intitulé "Journal d'un prisonnier" de Nicolas Sarkozy. L'ouvrage, présenté comme revenant sur les trois semaines de détention de l'ancien président à la prison de La Santé, compte 216 pages et est édité par une maison contrôlée par Vincent Bolloré.
L'auteur a organisé une séance de dédicace à la librairie Lamartine, située dans le XVIe arrondissement de Paris. Il est arrivé vers 15h30 et a eu une brève interaction avec plusieurs personnes présentes avant d'entrer dans la librairie, l'accès étant encadré par un dispositif policier.
Contexte judiciaire et chronologie
Le livre relate des éléments liés à la détention et aux décisions judiciaires le concernant. Nicolas Sarkozy a été condamé le 25 septembre pour association de malfaiteurs et condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire, selon le texte du livre. Il a été écroué le 21 octobre à la prison de La Santé et remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre. L'ouvrage est paru le 10 décembre.
L'ancien chef de l'État est également définitivement condamné dans deux autres affaires, dites des écoutes de l'Élysée et Bygmalion. Dans le dossier libyen, il doit être jugé à nouveau en appel du 16 mars au 3 juin par la cour d'appel de Paris; tous les prévenus comparaîtront libres après la remise en liberté sous contrôle judiciaire d'Alexandre Djouhri, dernier incarcéré dans ce dossier.
Contenu du livre
Le livre décrit la période de détention et des moments de vie en prison, notamment la prière au premier jour d'incarcération et des échanges avec l'aumônier de la prison. L'auteur se déclare de nouveau "innocent" de toute infraction et écrit, selon des extraits diffusés, : "Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice." Le texte évoque aussi des rencontres avec des enfants malades, notamment à l'institut Gustave-Roussy.
L'ouvrage contient des observations sur des personnalités politiques et des jugements portés par l'auteur sur des comportements ou des prises de position. Il relate notamment un échange téléphonique avec Marine Le Pen au sujet d'un éventuel "front républicain", la fidélité de Sébastien Chenu et des critiques à l'égard de responsables de son ancienne formation politique. Il comporte une réflexion sur sa relation avec son ancien conseil Thierry Herzog, formalisée dans la phrase : "Mon amitié avec Thierry Herzog m'avait aveuglé sur la possibilité qui était la sienne d'embrasser un dossier qui avait pris une telle ampleur." Des avocats pénalistes ont commenté ces propos sur les réseaux sociaux.
Un passage est consacré aux auditions de proches de victimes de l'attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen. L'auteur décrit ces auditions comme "les moments les plus émouvants" et indique avoir été "affecté par la violence de certains propos à (son) endroit."
Réactions et suites
Les passages relatifs aux proches des victimes du DC-10 ont suscité une réaction du collectif "Les Filles du DC-10", qui a déclaré dans un communiqué se sentir "affligées" et a estimé que l'auteur inversait les rôles en se présentant comme une victime.
Sur le plan judiciaire, la cour d'appel tranchera lors du procès d'appel mentionné plus haut. Le dossier libyen et les autres condamnations définitives figurent parmi les éléments judiciaires rappelés en relation avec la parution du livre.
Informations complémentaires
Le contenu du livre a été rendu public et relayé par plusieurs médias avant la séance de dédicace. L'auteur a également diffusé un message sur son compte X indiquant vouloir reprendre des rencontres avec ses lecteurs.








