Prise de position du Conseil national de l'Ordre des médecins
Le 30 juillet, le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) a diffusé un communiqué exprimant son opposition à la loi Duplomb. Le CNOM a souligné que les alertes concernant les risques sanitaires de certains pesticides, en particulier l'acétamipride, « ne peuvent être ignorées » et affirmé que « le doute n’est pas raisonnable » sur ces dangers.
Contexte de la loi Duplomb
La loi Duplomb prévoit la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un insecticide interdit en France depuis 2018 en raison de sa toxicité pour la biodiversité et de ses risques potentiels pour la santé humaine. Ce produit demeure toutefois autorisé dans d’autres pays européens. L'annonce de cette possible réintroduction a suscité de vives réactions, dont une pétition qui a recueilli plus de deux millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale.
Arguments avancés par l’Ordre des médecins
Le CNOM déplore l’écart existant entre les connaissances scientifiques actuelles et les décisions réglementaires. Selon l’instance, cette divergence compromet l’application du principe constitutionnel de précaution. Sur le plan médical, l’Ordre des médecins considère que l’utilisation de substances comme l’acétamipride expose la population à des risques majeurs, citant les troubles neurodéveloppementaux, les cancers pédiatriques et les maladies chroniques. Le CNOM insiste sur le fait que les considérations économiques telles que la compétitivité agricole ou les distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne ne doivent pas primer sur la protection de la santé humaine et de la biodiversité.
Mobilisation des acteurs et suites institutionnelles
Dans le même contexte, plusieurs organisations professionnelles, sociétés savantes et associations de patients ont appelé le Conseil constitutionnel à rejeter ce texte. Il est attendu que cette institution rende sa décision sur la loi Duplomb le 7 août.
Initiatives de l’Ordre des médecins
Le CNOM indique vouloir initier une réflexion sur les liens entre santé et environnement. Cette démarche prévoit d’associer des médecins de terrain, des experts scientifiques, des agriculteurs, des élus politiques ainsi que des représentants des usagers du système de santé, dans l’objectif de renforcer la place de la santé environnementale dans la politique publique.