Contexte
Un rapport conjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI) analyse l’intersection entre pauvreté multidimensionnelle et exposition aux risques environnementaux. L’Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle couvre 109 pays représentant environ 6,3 milliards de personnes et intègre des indicateurs de santé, d’éducation et de niveau de vie (malnutrition, mortalité infantile, logement, assainissement, accès à l’électricité, scolarisation, etc.). Selon ce rapport, 1,1 milliard de personnes vivaient en 2024 dans une pauvreté multidimensionnelle aiguë, dont la moitié étaient des mineurs.
Méthodologie et définitions
Le rapport étudie le chevauchement de la pauvreté multidimensionnelle avec l’exposition à quatre risques environnementaux définis pour l’analyse : chaleur extrême (au moins 30 jours dépassant 35 °C), sécheresse, inondations et pollution de l’air (concentration de particules fines). L’exposition est évaluée au niveau des populations considérées comme en situation de pauvreté multidimensionnelle.
Résultats principaux
Le rapport indique que 78,8 % des personnes en pauvreté multidimensionnelle, soit environ 887 millions de personnes, sont exposées directement à au moins un des quatre risques étudiés. La répartition des expositions individuelles est la suivante : chaleur extrême (608 millions), pollution de l’air (577 millions), inondations (465 millions) et sécheresse (207 millions).
Par ailleurs, 651 millions de personnes en situation de pauvreté sont exposées à au moins deux de ces risques, 309 millions à trois ou quatre risques, et 11 millions auraient subi les quatre risques au cours d’une seule année.
Répartition géographique
Deux régions concentrent la majeure partie de la pauvreté multidimensionnelle identifiée : l’Afrique subsaharienne (565 millions de personnes) et l’Asie du Sud (390 millions). Le rapport souligne que, dans l’Asie du Sud, 99,1 % de la population en situation de pauvreté multidimensionnelle est exposée à au moins un aléa climatique.
Implications pour le développement et recommandations du rapport
Le rapport souligne que la multiplication des événements climatiques extrêmes constitue une contrainte aux progrès de développement et que les populations en situation de pauvreté sont particulièrement vulnérables aux impacts cumulés de ces risques. Il rappelle que le climat global est déjà réchauffé par rapport à l’ère préindustrielle et indique que les projections climatiques laissent prévoir une aggravation des expositions pour plusieurs des pays les plus pauvres aujourd’hui.
À partir de ces constats, le rapport recommande d’articuler les actions de réduction de la pauvreté avec les politiques de réduction des émissions, d’adaptation aux impacts climatiques et de restauration des écosystèmes, afin de développer des communautés résilientes et réduire l’exposition et la vulnérabilité des populations concernées.
Points de repère supplémentaires
Le rapport a été publié à l’approche d’une conférence internationale sur le climat (COP30), mentionnée comme une étape où les dirigeants sont invités à intégrer les enjeux de pauvreté et d’action climatique dans leurs décisions.