Contexte de la perquisition
Le 9 juillet 2025, une perquisition a été menée au siège du Rassemblement national à Paris par une vingtaine de policiers de la brigade financière, accompagnés de deux juges d'instruction. Cette opération fait suite à une enquête concernant le financement illicite présumé des campagnes présidentielle et législative de 2022 du parti.
Objectifs de l'enquête
La perquisition visait à saisir tous les courriels, documents et éléments de comptabilité du parti, y compris ceux relatifs aux campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes. Ces éléments sont maintenant entre les mains de la justice, bien que les motifs exacts des accusations n'aient pas été publiquement clarifiés.
Réactions du Rassemblement national
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a exprimé son mécontentement face à cette action, la qualifiant d'"opération spectaculaire et inédite" et l'interprétant comme une "opération de harcèlement" contre le parti. Bardella a également déclaré que cette action constitue une grave atteinte au pluralisme et à l'alternance démocratique, ajoutant que jamais auparavant un parti d'opposition n'avait subi un tel "acharnement" sous la Ve République.
Antécédents financiers
Il est important de noter qu'une information judiciaire a été initiée en juillet 2024 concernant des prêts accordés par des particuliers au Rassemblement national, après un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ces prêts, bien que légaux sous certaines conditions, posent question en raison de leur forte concentration au sein du parti. En 2023, les encours dus par le RN s'élevaient à plus de 20 millions d'euros auprès de particuliers.
Enquêtes parallèles
Par ailleurs, le 8 juillet 2025, le parquet européen avait annoncé une enquête sur des irrégularités financières concernant la famille politique à laquelle le Rassemblement national appartenait auparavant au Parlement européen. Toutefois, il a été précisé que cette enquête n'était pas liée directement à la perquisition.
Réactions politiques
En réaction à ces événements, Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale, a critiqué cette opération sur les réseaux sociaux, assimilant les actions des autorités à des pratiques visant à maintenir le pouvoir en place.