Contexte de l'affaire
Nadège Abomangoli, vice-présidente de l'Assemblée nationale et députée de la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis (La France insoumise), a déposé plainte auprès du parquet de Paris après la réception d'un courrier contenant des propos décrits comme racistes et sexistes par son avocate, Chirinne Ardakani. Les faits se sont produits le 11 juillet, lorsqu'un courrier anonyme est arrivé à son bureau au Palais Bourbon.
Détails de la plainte
La plainte est déposée pour « outrage envers une personne investie de l'autorité publique, à défaut d'une mission de service public, alternativement, d'injure non publique à caractère raciste et sexiste ». Le courrier en question comprenait plusieurs messages contestant la légitimité de Nadège Abomangoli en tant que femme noire à exercer de hautes fonctions politiques, tels que : « Première femme noire vice-présidente j'en ai des frissons de malaise, le décolonialisme ne vous rend pas légitime », « Je suis un homme blanc, mon nom de famille Jourdain a beaucoup plus de mérite à votre poste que vous », « Une noire n'a rien à faire à ce poste » et « Partez. Vous n'avez pas votre place ici. Ni ailleurs ».
Réactions et analyse
Selon l'avocate de Nadège Abomangoli, ces propos visent à nier la légitimité de l'élue à occuper son poste pour des raisons de couleur de peau et de sexe, ce qui constituerait une atteinte à sa dignité ainsi qu'au respect dû à sa fonction. La correspondance est décrite comme « empreinte de clichés xénophobes et misogynes », et ces actes sont inscrits par l’avocate dans un contexte plus large de violences verbales dirigées contre des représentants élus, indépendamment de leur appartenance politique.
Contexte plus large
La plainte de Nadège Abomangoli intervient dans un contexte où plusieurs élus, toutes tendances confondues, ont signalé être la cible de propos ou d'agissements similaires. Les députés Carlos Martens Bilongo et Aly Diouara (également LFI) ont fait l'objet d'insultes racistes et de menaces après leur investiture. L'avocate d'Aly Diouara a précisé récemment que sept personnes doivent être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris, à la suite d'une plainte pour cyberharcèlement déposée après les élections.
Conclusion
L'affaire met en lumière la persistance d'agissements racistes et sexistes au sein du débat politique et institutionnel, ainsi que les démarches judiciaires entreprises par les responsables publics concernés pour faire cesser ces pratiques.