Introduction
Cinq organisations non gouvernementales (ONG) environnementales ont engagé une action auprès de la Commission européenne, dénonçant l'usage du chalutage de fond dans les aires marines protégées en France, en Allemagne et en Italie. Cette pratique de pêche est jugée "destructrice" et est mise en cause pour son impact sur les écosystèmes marins vulnérables.
Contexte et procédure
La plainte déposée s'inscrit dans le cadre du droit européen, permettant à la Commission d'examiner la situation et éventuellement de lancer une procédure d'infraction contre les États concernés. Parallèlement, des actions judiciaires ont été entreprises dans les juridictions françaises et allemandes.
Accusations et implications
Les ONG impliquées, à savoir Environmental Justice Foundation (EJF), Blue Marine Foundation, ClientEarth, Défense des Milieux Aquatiques (DMA) et Deutsche Umwelthilfe, accusent les États visés de violation systématique de la directive européenne sur la conservation des habitats naturels. Selon ces organisations, le chalutage de fond est en cours sur 77 % des sites Natura 2000 en France, 85 % en Allemagne, et 44 % en Italie.
Sites concernés
La plainte met spécifiquement en avant 15 sites marins Natura 2000, où le chalutage de fond continue de se pratiquer sans restriction, affectant des habitats fragiles, tels que les récifs, les herbiers marins et les bancs de sable.
Probabilités d'aboutissement
Bien que les chances que la plainte aboutisse soient limitées, elle sert à attirer l'attention sur les conséquences écologiques du chalutage de fond, surtout à l'approche de la conférence des Nations unies sur l'Océan, qui se tiendra du 9 au 13 juin à Nice.
Objectifs de l'Union Européenne
Tandis que l'Union européenne a pour projet d’éliminer progressivement cette technique dans les aires protégées d’ici 2030, les ONG appellent à une interdiction immédiate. De son côté, le lobby de l’industrie de la pêche, Europêche, estime qu’une évaluation au cas par cas est nécessaire pour chaque zone protégée, critiquant une interdiction généralisée qui pourrait nuire à la souveraineté alimentaire européenne et française.
Conclusion
Bien que la plainte ait peu de chances de provoquer des changements immédiats, elle représente une étape stratégique importante pour sensibiliser le public et les décideurs politiques à la protection des écosystèmes marins vulnérables, et s’inscrit dans une dynamique de débat sur la compatibilité entre activités de pêche et conservation marine.