Présentation générale
Le président des États‑Unis a présenté un plan de paix pour la bande de Gaza lors d'une conférence à Washington, D.C., le 29 septembre 2025. Le document, structuré en vingt points, vise à mettre fin aux hostilités, organiser une transition de gouvernance et lancer la reconstruction de Gaza. Le Premier ministre israélien a déclaré soutenir le texte sous conditions, tandis que le Hamas a indiqué l'examiner.
Principales dispositions
Cessez‑le‑feu et restitution des otages : le plan prévoit la fin immédiate des opérations militaires si l'accord est accepté par les parties, et la restitution de tous les otages dans les 72 heures suivant l'acceptation publique.
Échanges de détenus : une fois les otages libérés, Israël s'engagerait à remettre 250 prisonniers condamnés à la perpétuité et environ 1 700 personnes détenues originaires de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023. Le texte prévoit également un mécanisme d'échange de dépouilles.
Démilitarisation de Gaza : le plan impose le désarmement des structures militaires du Hamas (tunnels, installations de production d'armes) et prévoit un processus de démantèlement et de vérification sous supervision internationale, accompagné d'un programme de rachat et de réintégration financé par la communauté internationale.
Gouvernance transitoire : la bande de Gaza serait administrée par un comité palestinien qualifié et technocratique, placé sous la supervision d'un organe international de transition nommé « Comité de la paix », présidé par le président américain et comprenant des personnalités et chefs d'État à désigner.
Force internationale de stabilisation : le plan prévoit le déploiement immédiat d'une force temporaire composée de partenaires arabes et internationaux pour assurer la sécurité, former des forces de police palestiniennes et coordonner la sécurisation des frontières en coopération avec Israël, l'Égypte et la Jordanie.
Retrait israélien conditionnel : le retrait progressif des forces israéliennes serait calé sur des normes, des étapes et des échéances liées à la démilitarisation, avec le maintien d'un périmètre de sécurité tant que Gaza n'est pas jugée sécurisée. Le calendrier détaillé reste à définir.
Aide humanitaire et reconstruction : l'aide humanitaire serait immédiatement renforcée et coordonnée par des agences internationales (Nations unies, Croissant‑Rouge et autres), avec la réhabilitation des infrastructures essentielles (eau, électricité, hôpitaux, routes) et la création d'un plan économique incluant une zone économique spéciale pour attirer les investissements.
Exclusion du Hamas de la gouvernance : le Hamas et d'autres factions seraient exclus de tout rôle direct ou indirect dans la gouvernance de Gaza. Les membres déposant les armes pourraient bénéficier d'une amnistie ou d'un relogement vers des pays tiers.
Perspective politique : le texte envisage, sous conditions de réformes et d'un réaménagement de l'Autorité palestinienne, l'ouverture d'une voie vers l'autodétermination et la création éventuelle d'un État palestinien si les conditions requises sont remplies.
Dispositions opérationnelles et chiffres cités
Le document publié par l'administration détaille des délais et des chiffres précis : restitution des otages en 72 heures après acceptation, libération de 250 prisonniers condamnés à perpétuité et d'environ 1 700 détenus originaires de Gaza, et mesures d'aide conformes à l'accord humanitaire du 19 janvier 2025.
Réactions des principaux acteurs
Israël : le Premier ministre a annoncé son soutien conditionnel au plan, en précisant que son pays conserverait des garanties sécuritaires. Il a refusé d'accepter la création immédiate d'un État palestinien et indiqué que l'armée resterait présente dans une large partie de Gaza tant que les conditions de sécurité ne seraient pas remplies.
Hamas : le mouvement a entamé des consultations et déclare étudier le plan. Des médiateurs qataris, turcs et égyptiens ont été impliqués dans la transmission et l'examen du document par la direction du Hamas.
États régionaux et internationaux : plusieurs pays arabes se sont dits disposés à s'engager dans le processus proposé. Des États européens, l'ONU et d'autres capitales ont exprimé des positions allant du soutien conditionnel à la réserve. Certains acteurs et groupes armés ont exprimé des oppositions.
Déclarations publiques et calendrier de la réponse
La Maison Blanche a fixé un court délai au Hamas pour répondre, évoquant « trois ou quatre jours ». Le Hamas a indiqué que ses consultations pourraient durer plusieurs jours, sans communication immédiate d'une position finale.
Points d'incertitude et obstacles à la mise en œuvre
Calendrier du retrait israélien : le plan ne fixe pas d'échéances détaillées et conditionne le retrait à la démilitarisation vérifiée, laissant une marge d'interprétation sur la durée de la présence israélienne.
Acceptation par le Hamas : l'exclusion politique et le désarmement exigés au Hamas constituent des obstacles majeurs, le mouvement les ayant historiquement rejetés.
Mécanismes de vérification et d'exécution : la mise en place d'une force internationale, le contrôle des frontières et la supervision de la démilitarisation reposent sur des accords diplomatiques et des engagements de partenaires régionaux dont la portée opérationnelle doit être précisée.
Contexte politique intérieur en Israël : le soutien israélien au plan est conditionnel et suscite des oppositions au sein du gouvernement.
Chronologie synthétique
- 29 septembre 2025 : publication du texte et conférence à Washington, D.C.
- 29–30 septembre 2025 : soutien conditionnel d'Israël et début des consultations du Hamas via des médiateurs régionaux.
- Fin septembre–début octobre 2025 : période annoncée par la Maison Blanche pour l'attente d'une réponse du Hamas.
Conclusion
Le plan proposé articule des mesures militaires, humanitaires, administratives et économiques autour de la démilitarisation et d'une transition de gouvernance supervisée internationalement. Sa mise en œuvre dépend de l'acceptation par le Hamas, de la précision des calendriers et des mécanismes de vérification, et de la coopération des partenaires régionaux et internationaux.