Adoption du plan par le cabinet de sécurité israélien
Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan proposé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à "vaincre" le Hamas et à prendre le contrôle de la ville de Gaza. Le plan, validé à la majorité, fixe cinq principes comme objectifs pour mettre fin au conflit : désarmer le Hamas, obtenir le retour de tous les otages (vivants ou morts), démilitariser la bande de Gaza, assurer un contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza, et établir une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne.
Modalités du plan
Selon des communiqués officiels, l’armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile située en dehors des zones de combat. Le plan ne prévoit pas que l’État d’Israël gouverne ou conserve le territoire après l’opération militaire. Benjamin Netanyahu a souligné lors d’une interview télévisée que le but était d’établir un périmètre de sécurité et de préparer le transfert de l'administration à des forces arabes, sans participation du Hamas ni de l’Autorité palestinienne.
Situation sur le terrain
Au moment de l’annonce du plan, l’armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis des positions permanentes situées le long de la frontière. D'après le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 86,3 % du territoire est militarisé par Israël et soumis à des ordres d’évacuation, les zones non occupées étant généralement les plus densément peuplées.
Réactions et critiques
Le Hamas a dénoncé ce plan, affirmant qu’il mettrait en danger les otages détenus dans la bande de Gaza et a qualifié la décision israélienne de "revirement" par rapport au processus de négociation en cours. Le mouvement islamiste affirme détenir 49 otages, dont certains seraient présumés morts. Le Hamas a également mis en garde qu’une intensification des opérations militaires aurait des conséquences importantes pour Israël. L’opposition politique en Israël, représentée notamment par le chef de l’opposition Yaïr Lapid, a critiqué la décision, évoquant des risques pour les otages, pour les soldats et un coût financier et diplomatique élevé. Des réserves ont aussi été exprimées au sein de l’armée israélienne par le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, qui a mis en avant la nécessité d’exprimer une position "pragmatique et indépendante". À l’international, le plan israélien a suscité des réactions critiques de la part de plusieurs gouvernements et organismes internationaux, y compris le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme qui appelle à l’arrêt du plan, ainsi que des protestations de la part de gouvernements européens.
Conséquences humanitaires
La bande de Gaza est décrite comme en proie à une grave crise humanitaire, avec selon l’ONU un risque de famine généralisée. Selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par les Nations unies, les opérations militaires menées par Israël auraient causé plus de 61 000 morts, en majorité civils. L’accès à l’aide humanitaire reste limité et l’Organisation mondiale de la santé indique que 99 personnes, dont 29 enfants de moins de cinq ans, seraient mortes de malnutrition depuis le début de l’année.
Contexte historique
Israël avait déjà occupé la bande de Gaza en 1967, avant de se retirer unilatéralement en 2005. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, des affrontements militaires se poursuivent dans l’enclave, qui compte environ 2,4 millions d’habitants. Une partie importante des infrastructures civiles a été détruite au cours du conflit en cours.