Estimation de la population
Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), la population de loups en France est estimée à 1 082 individus pour 2025, soit une augmentation de 69 individus par rapport à 2024 (1 013). L’estimation nationale est accompagnée d’un intervalle de confiance à 95 % situé entre 989 et 1 187 individus. Ces chiffres ont été communiqués par la préfecture de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes le 28 novembre 2025.
Répartition géographique
La majorité des meutes est localisée dans l’Arc alpin. Des populations sont également signalées dans le Massif central, le massif jurassien, les Vosges et les Pyrénées. Les données départementales détaillées n’ont pas été publiées dans le communiqué résumé.
Réglementation et évolution prévue
Le cadre national de gestion du loup a évolué en 2025 et 2026. À la suite d’un reclassement du statut de l’espèce au niveau européen, l’État a annoncé une modification des modalités d’intervention sur les loups. À compter de 2026, la réglementation nationale prévoit une simplification des conditions de tirs de défense dans les zones les plus exposées à la prédation des élevages ovins et caprins : le régime d’autorisations dérogatoires est remplacé par un système déclaratif. Dans ce dispositif, un éleveur, ou un chasseur mandaté par lui, pourra effectuer un tir mortel à l’encontre d’un loup en cas d’attaque de son troupeau, puis en faire la déclaration auprès de la préfecture. Hors du cadre d’une attaque constatée, l’abattage d’un loup demeure un délit passible de sanctions pénales.
Quotas, chiffres et modalités pratiques
Le taux de prélèvement autorisé fixé par l’État est exprimé en pourcentage de la population estimée et s’élève à 19 %. Ce taux a servi de base au calcul des quotas de prélèvement annuel : en 2024, le quota correspondait à 192 loups prélevables par des agents assermentés et chasseurs autorisés. Avec l’estimation 2025, ce plafond théorique passe à 205 loups pour l’année de référence. La réglementation précise que seuls les tirs en cas d’attaque demeurent légaux dans le nouveau régime.
Réactions des parties prenantes
Les organisations professionnelles agricoles et syndicats d’éleveurs demandent une augmentation des capacités de prélèvement, invoquant une augmentation des attaques sur les troupeaux. Les syndicats Jeunes agriculteurs et FNSEA ont jugé les mesures annoncées insuffisantes pour assurer la protection des élevages et ont demandé des ajustements. Des organisations de protection de la nature, dont des associations nationales, ont exprimé des réserves sur la simplification des conditions de tir, estimant que ces changements pouvaient conduire à des risques accrus de destruction injustifiée des individus.
Cadre légal et sanctions
Le dispositif maintient des sanctions en dehors du cadre autorisé : la destruction d’un loup hors des conditions prévues par la réglementation reste passible de peines pénales, incluant des peines d’emprisonnement et des amendes. Le cadre légal complète les modalités déclaratives et de contrôle mises en place à l’échelon des préfectures pour suivre les tirs de défense déclarés.
Observations générales
Les chiffres de 2025 confirment, selon les autorités, une tendance à la stabilisation des effectifs nationaux observée ces dernières années. Les évolutions réglementaires prévues en 2026 visent à adapter les procédures d’intervention en zones exposées à la prédation, tout en imposant des limites et des règles de déclaration et de contrôle. Les positions des acteurs concernés divergent sur l’efficacité et les risques de ces modifications.








