Présentation du plan israélien pour Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a exposé lors d'une conférence de presse à Jérusalem un plan militaire visant à mettre fin au conflit en cours dans la bande de Gaza. Selon ses déclarations, l'objectif du plan est de démanteler les dernières positions du Hamas, situées principalement dans la ville de Gaza et des camps du centre du territoire. Netanyahou a indiqué que 70 à 75 % de Gaza étaient sous contrôle militaire israélien au moment de l'annonce. Il a précisé que le plan « ne vise pas à occuper Gaza », mais à démilitariser l'enclave et à instaurer un cadre de sécurité prépondérant pour Israël.
Le plan, validé par le cabinet de sécurité israélien, repose sur cinq axes :
- Désarmer le Hamas.
- Libérer tous les otages détenus par le Hamas.
- Démilitariser Gaza.
- Assurer le contrôle de la sécurité par Israël.
- Mettre en place une administration civile pacifique non israélienne pour la gestion du territoire après la fin du conflit.
Des mesures d'accompagnement prévoient l'évacuation des populations civiles hors des zones de combat vers des zones désignées comme sûres, où une assistance humanitaire comprenant nourriture, eau et soins médicaux doit être assurée. Des couloirs protégés et des points de distribution supplémentaires, via la Gaza Humanitarian Foundation soutenue par les États-Unis et Israël, doivent faciliter l'aide. Le plan prévoit également des largages aériens d'aide humanitaire.
Contexte et pressions internes et internationales
L'annonce du plan intervient dans un contexte de pressions multiples. Sur le plan intérieur, des familles d'otages détenus depuis l'attaque du 7 octobre 2023 ainsi que des manifestants à Tel-Aviv expriment leurs inquiétudes concernant le sort des otages, certains y voyant un risque accru pour leur sécurité. La coalition gouvernementale fait face à des divisions, avec une frange de l'extrême-droite qui rejette le plan et appelle à des mesures plus radicales, telles que l'annexion totale de la bande de Gaza ou le transfert forcé de la population. L'opposition politique critique également la stratégie, mettant en garde contre sa viabilité et ses conséquences pour la société israélienne.
À l'international, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en urgence pour examiner la situation. Plusieurs voix, dont celles de responsables onusiens, ont mis en garde contre le risque d'« une nouvelle calamité » pouvant avoir des conséquences régionales importantes. Huit pays européens, ainsi que des gouvernements d'Amérique latine, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, ont exprimé leur opposition au plan, estimant qu'il pourrait aggraver la crise humanitaire en cours et entraîner des déplacements massifs de populations. L'Autorité palestinienne, des pays arabes et la Russie ont également rejeté le projet, évoquant des violations du droit international.
Situation humanitaire et critiques liées à l'aide
Selon l'Organisation des Nations unies, plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza sont menacés d'une « famine généralisée ». Le plan israélien est censé améliorer l'accès à l'aide humanitaire, mais Netanyahou a accusé le Hamas de piller les convois alimentaires destinés à la population, et l'ONU d'être réticente à distribuer certains camions d'aide entrés dans Gaza. Des incidents mortels auraient eu lieu lors de distributions d'aide, et des dizaines de personnes auraient été tuées dans ces circonstances.
Conséquences envisagées et perspectives
La poursuite du plan israélien devrait s'effectuer selon un calendrier estimé comme court par les autorités israéliennes. Toutefois, des observateurs militaires estiment qu'une mise en œuvre totale pourrait être repoussée selon l'évolution des négociations en cours.
Le plan israélien continue de susciter d'importantes réactions nationales et internationales, alors que le conflit perdure et que la situation humanitaire dans la bande de Gaza demeure critique. Les enjeux autour de la sécurité, de la libération des otages, de l'administration future du territoire et de la distribution de l'aide restent au centre des débats.