Accroissement du contrôle territorial en Ukraine par la Russie
Depuis mars 2025, l'armée russe a intensifié sa progression en Ukraine, marquant les mois suivants par des avancées significatives. Après un ralentissement hivernal, les troupes russes ont pris 588 km² en juin, 507 km² en mai, 379 km² en avril et 240 km² en mars, selon les données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW). Ce taux de progression n'avait été surpassé que pendant les mois d'octobre et novembre 2024, où l'armée russe avait respectivement conquis 610 km² et 725 km².
La majeure partie des gains récents de l'armée russe est concentrée dans la région de Donetsk, un lieu central du conflit en cours entre la Russie et l'Ukraine depuis deux ans. À la fin du mois de juin 2025, la Russie exerçait un contrôle total ou partiel sur environ 75 % de cette région, contre 61 % un an plus tôt. Avant le début de l'invasion en février 2022, 31 % de Donetsk étaient déjà sous contrôle des séparatistes prorusses.
Avancées dans d'autres régions
L'élargissement de l'emprise russe ne se limite pas à Donetsk. En juin, la Russie a annoncé une offensive dans la région de Dnipropetrovsk, bien que seulement 8 km² aient été conquis, et ce malgré les démentis ukrainiens concernant une pénétration russe effective. Par ailleurs, les troupes russes ont intensifié leur présence dans la région de Soumy au nord, récupérant 320 km² depuis le début de 2025, dont 130 km² en juin seulement.
Dans une perspective plus large, de juillet 2024 à juin 2025, la Russie a pris 5 500 km² de territoire ukrainien, marquant une augmentation significative par rapport aux 1 215 km² des douze mois précédents. Cette avancée représente moins de 1 % du territoire ukrainien d'avant-guerre.
Utilisation accrue des drones et des missiles
Simultanément aux gains territoriaux, la Russie a intensifié ses attaques de drones longue portée et de missiles sur l'Ukraine. En juin, 5 438 drones ont été lancés, soit une augmentation de 36,8 % par rapport à mai. Kiev fait état de l’utilisation de drones et de leurres destinés à saturer les défenses antiaériennes ukrainiennes. Le même mois, les attaques de missiles ont doublé comparativement à mai, atteignant 236 tirs. Malgré cette pression, le taux d'interception par la défense ukrainienne s'est élevé à 86 %.
Ces démarches militaires visent à maintenir une pression constante sur les défenses ukrainiennes et à infliger des perturbations significatives aux infrastructures et civils. Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, ces bombardements s'inscrivent dans le cadre des opérations militaires en cours, et Moscou continue de poser des conditions strictes pour un cessez-le-feu.