Résumé
Le président russe Vladimir Poutine a proposé la prolongation d'une année des restrictions prévues par le traité New START, qui limite les arsenaux nucléaires stratégiques de la Russie et des États-Unis et doit expirer en février 2026. Il a déclaré que la Russie est prête, après le 5 février 2026, à respecter ces limites pendant une année supplémentaire, sous réserve de mesures réciproques des États-Unis.
Limites et mécanisme du traité
Le traité New START, signé en 2010, fixe des plafonds sur les forces nucléaires stratégiques : 1 550 ogives stratégiques offensives déployées et des plafonds sur le nombre de lanceurs et de bombardiers lourds. Il prévoit également un mécanisme de vérifications destiné à assurer la transparence et la conformité des parties.
Proposition de prolongation et conditions formulées par la Russie
Lors d'une intervention télévisée, Vladimir Poutine a indiqué que la Russie est prête à poursuivre, pendant une année après le 5 février 2026, le respect des « restrictions quantitatives centrales prévues par le traité New START ». Il a précisé que cette mesure serait applicable uniquement si les États-Unis agissent de manière analogue et n'adoptent pas de mesures qui « sapent ou violent le ratio actuel de capacités de dissuasion ». Il a ajouté que, après cette période d'un an, Moscou prendrait une décision « sur la base d'une analyse de la situation » concernant le maintien ou non de ces « restrictions volontaires ». Il a en outre qualifié de « mesure erronée et de courte vue » un rejet complet de l'héritage du traité New START.
Vérifications et points non abordés
Les inspections et le volet vérifications, considérés comme centraux au mécanisme du traité, restent interrompus depuis que Moscou a suspendu sa participation il y a deux ans, selon les comptes rendus. Vladimir Poutine n'a pas évoqué la reprise des inspections lors de son intervention. Des spécialistes cités par la presse ont rappelé que la partie vérifications constitue le cœur du traité : elle permet de connaître l'emplacement et le statut des armes, ainsi que d'assurer la transparence et la conformité.
Contexte et développements récents
Les relations de maîtrise des armements entre Washington et Moscou ont connu des évolutions antérieures : les États-Unis se sont retirés en 2019 du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Par ailleurs, la Russie a annoncé la levée d'un moratoire sur la production et le déploiement de missiles à portée intermédiaire début août, accusant les États-Unis d'avoir lancé une production en série de tels engins.
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, des décisions et annonces relatives aux capacités nucléaires ont été rendues publiques : déploiement d'armes nucléaires tactiques en Biélorussie durant l'été 2023 (mention rapportée), annonce de la production en série d'un missile balistique hypersonique désigné Orechnik et emploi de cet engin sans charge nucléaire, selon des rapports, en novembre 2024 contre une cible militaire à Dnipro.
Situation à l'approche de l'expiration du traité
Le traité New START est présenté comme le dernier accord de maîtrise des armements liant la Russie et les États-Unis et doit expirer en février 2026. La proposition russe vise à étendre d'une année les limites quantitatives centrales prévues par le traité, sous condition de réciprocité américaine et sans précision sur la reprise des mécanismes de vérification sur le terrain.