Contexte
La publication d'un document qualifié de «Stratégie de sécurité nationale» par l'administration américaine a suscité des réactions de responsables européens. Diffusé le vendredi précédant les déclarations européennes, le texte critique plusieurs aspects des politiques et des institutions européennes.
Contenu de la stratégie américaine (présentation générale)
Le document dénonce des pratiques et des évolutions qu'il attribue à des acteurs et politiques européens, en évoquant notamment des atteintes à la liberté politique et à la souveraineté, des politiques migratoires, des pratiques de censure présumée de la liberté d'expression et la répression de l'opposition politique, ainsi que des évolutions démographiques et identitaires. Il contient des passages exprimant des prévisions sur l'avenir du continent si les tendances se poursuivent et, dans une préface, affirme une priorité nationale marquée.
Réactions des responsables européens
Le 8 décembre 2025, António Costa, président du Conseil européen, a déclaré lors d'une intervention à l'Institut Jacques Delors que l'Union européenne ne pouvait accepter une «menace d'interférence» dans sa vie politique. Il a ajouté : «Les États-Unis ne peuvent pas remplacer les citoyens européens pour choisir quels sont les bons partis et les mauvais partis.»
Plusieurs responsables européens ont souligné que, malgré des différences de vision, les traités et le statut d'allié impliquent le respect de la souveraineté mutuelle. António Costa a rappelé que les États-Unis restent un allié et un partenaire économique, tout en estimant que «notre Europe doit être souveraine». Benjamin Haddad, ministre français délégué chargé de l'Europe, a déclaré que personne ne devait «dire aux Européens comment ils doivent vivre leur vie», associant la souveraineté à la capacité de s'affirmer comme puissance.
Antécédents et éléments cités
Plusieurs déclarations américaines antérieures ont déjà suscité des réponses en Europe. En février, des propos du vice-président américain JD Vance, tenus à Munich et affirmant que la liberté d'expression «reculait» en Europe, avaient provoqué des réactions dans plusieurs capitales.
Certaines formulations du document ont été perçues par des observateurs et responsables européens comme visant des choix politiques et des valeurs européens. Les commentaires publics ont porté sur la tonalité des critiques et sur l'interprétation des évolutions démographiques et culturelles évoquées dans le texte.
Enjeux et conséquences potentielles
Les échanges mettent en évidence des tensions diplomatiques entre Washington et des institutions et responsables européens autour des frontières de l'ingérence politique, de la souveraineté et du rôle des alliances transatlantiques. Les déclarations publiques des responsables européens traduisent une volonté de réaffirmation de la souveraineté de l'UE et d'exigence de respect mutuel dans les relations bilatérales et multilatérales.
À court terme, les développements incluent des débats politiques internes au sein de l'Union européenne sur la posture à adopter et d'éventuelles démarches diplomatiques visant à clarifier les intentions américaines et à préserver la coopération entre alliés.








