Contexte
Le projet de loi de finances pour 2026 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ont ouvert un débat sur le périmètre et le budget de la prime de Noël. La prime de Noël est une aide exceptionnelle versée chaque année depuis 1998 par la Caisse d'allocations familiales (CAF), la Mutualité sociale agricole (MSA) et Pôle emploi à certains bénéficiaires de minima sociaux.
Proposition gouvernementale
Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, a déclaré lors d'une intervention radiophonique le 4 novembre 2025 que le gouvernement souhaitait recentrer le versement de la prime de Noël sur les allocataires de minima sociaux ayant des enfants. Il a justifié ce recentrage par la nécessité de préserver l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, en indiquant que l'État avait précédemment mené des politiques jugées « très généreuses » et qu'un ajustement était requis.
Montant, bénéficiaires et budget
La prime de Noël est attribuée traditionnellement aux allocataires du revenu de solidarité active (RSA), de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), de l'allocation équivalent retraite (AER) et aux personnes en fin de droits de l'assurance chômage. Les dossiers évoquent un total d'environ 2,2 à 2,5 millions de foyers bénéficiaires selon les années.
Les montants cités dans le débat sont d'environ 152,45 € pour une personne seule et 228,68 € pour un couple sans enfant ; ces valeurs sont souvent arrondies à 150 € et 228 € dans la discussion publique.
Le projet de loi de finances 2026 mentionne une réduction du budget consacré à la prime de Noël, de 466,5 millions d'euros en 2025 à 261,5 millions d'euros en 2026.
Réactions politiques
Plusieurs élus et responsables politiques ont exprimé leur opposition au recentrage proposé. Le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, a qualifié la proposition d'« ignoble » en estimant que des personnes sans enfants ont néanmoins une famille. Le député Hadrien Clouet a déclaré que les personnes seules ou isolées seraient privées d'une somme de l'ordre de 150 euros et a évoqué les conséquences pratiques de cette suppression (visites familiales, cadeaux, invitations).
Jean-Pierre Farandou a reconnu que la mesure pouvait paraître « un peu agressive » et a indiqué être disposé à reconsidérer la décision en fonction des débats, sous la condition de maintenir l'équilibre financier de la Sécurité sociale.
Calendrier et suites prévues
La proposition s'inscrit dans les travaux liés au PLFSS et au projet de loi de finances pour 2026. Les débats parlementaires et les amendements pourront modifier la portée et les modalités du versement de la prime de Noël avant toute décision définitive.








