Résumé
Selon les données satellitaires publiées par le réseau de surveillance Mapbiomas, la forêt amazonienne au Brésil a perdu 49,1 millions d'hectares entre 1985 et 2024, une surface proche de celle de l'Espagne (environ 50,6 millions d'hectares). Le rapport met en évidence une augmentation de la surface consacrée à l'élevage et signale un risque d'atteindre un seuil de dégradation susceptible d'entraîner des changements écologiques durables.
Sources et méthodologie
Les chiffres proviennent du réseau Mapbiomas, qui compile des séries temporelles à partir d'images satellitaires et d'analyses menées par des organisations non gouvernementales, des établissements universitaires et des entreprises technologiques. Les estimations couvrent la période 1985-2024 et incluent des évaluations de l'occupation des sols et des conversions d'usage, notamment pour l'élevage et l'agriculture.
Étendue et évolution de la déforestation
- Perte cumulée : 49,1 millions d'hectares de végétation en Amazonie brésilienne entre 1985 et 2024.
- Part nationale de l'Amazonie : environ 60 % de la forêt amazonienne mondiale, estimée à 421 millions d'hectares sur le territoire brésilien.
- Occupation humaine : en 2024, 15,3 % de la superficie forestière au Brésil était consacrée à des activités humaines, selon Mapbiomas.
- Expansion de l'élevage : la surface utilisée pour l'élevage a été quasiment multipliée par cinq entre 1985 et 2024, atteignant 56,1 millions d'hectares.
Facteurs contribuant à la déforestation
Le rapport identifie plusieurs facteurs liés à la perte de couverture forestière :
- Conversion des terres pour l'élevage et d'autres usages agricoles.
- Incendies de végétation, notamment des épisodes d'incendies intensifiés par des périodes de sécheresse.
- Conditions climatiques exceptionnelles, telles que des sécheresses historiques, qui augmentent la vulnérabilité de la forêt aux feux.
Mapbiomas signale une hausse de la déforestation de 4 % entre août 2024 et juillet 2025, attribuée en partie à des incendies favorisés par la sécheresse récente.
Conséquences écologiques
Le réseau d'experts cité dans le rapport indique que des pertes importantes de végétation peuvent perturber le cycle des pluies et favoriser la transformation de zones forestières en formations plus ouvertes (savane). La forêt amazonienne joue par ailleurs un rôle dans le stockage du carbone et l'absorption de gaz à effet de serre.
Contexte politique et mesures récentes
Le rapport et les analyses publiées mettent en relation les tendances récentes avec des évolutions des politiques publiques : la déforestation avait diminué après le retour au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva en janvier 2023, après des augmentations observées lors du mandat précédent. Le Brésil est aussi l'hôte de la conférence des Nations unies sur le climat COP30 dans la ville de Belém, programmée en novembre, contexte dans lequel les questions liées à l'Amazonie figurent parmi les sujets discutés.
Observations finales
Les données de Mapbiomas montrent une réduction significative de la couverture forestière en Amazonie brésilienne sur la période 1985-2024, associée à une expansion des surfaces dédiées à l'élevage et à des épisodes d'incendies amplifiés par des sécheresses. Le rapport alerte sur le risque d'atteindre un seuil de perte de végétation susceptible de provoquer des changements écologiques durables et de modifier le régime hydrologique régional.