Contexte et Impact Cyclonique
En décembre 2024, le cyclone Chido a traversé l'île de Mayotte, causant des dégâts considérables à la flore locale et affectant gravement les écosystèmes. Ce phénomène extrême a entraîné la mort de 40 personnes et a laissé derrière lui des paysages dévastés, notamment à Ouangani, où l'exploitant agroforestier Hassani Soulaïmana a vu sa parcelle transformée en amas d'arbres déracinés.
Réapparition de la Végétation
Six mois après le passage du cyclone, la végétation commence à repousser sur l'île. Sur la parcelle d'Hassani, les ylangs-ylangs, les bananiers, le curcuma, le basilic, et diverses fleurs commencent à refleurir. Bien que la végétation retrouve lentement ses couleurs d'origine, Michel Charpentier, président de l’association Les Naturalistes, souligne que la pleine réhabilitation de la forêt dépendra de la survie de ces espèces durant la saison sèche, allant d’avril à octobre.
Menaces des Espèces Exotiques Envahissantes
Une autre menace pèse sur la flore indigène : les espèces exotiques envahissantes (EEE). Selon Jérémy Amiot du Conservatoire du littoral, ces espèces prospèrent dans les zones déboisées, envahissant les espaces critiques et appauvrissant les ressources nécessaires aux plantes locales. Des opérations d'arrachage ont été mises en place sur des sites stratégiques, tels que les abords du lac Karihani, pour freiner ce phénomène.
Initiatives Locales et Stratégies
Le Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) s'efforce également de limiter la prolifération des EEE. Émilien Dautrey, directeur de l'association, a rapporté l'apparition de nouvelles espèces, telles que l'acacia mangium, qui ont été disséminées par le cyclone. Face à ces défis, un travail colossal est nécessaire pour éliminer ces plantes tout en évitant de nouvelles menaces, comme l'exposition excessive des jeunes pousses au soleil.
Projets de Reboisement
Selon les déclarations de Jérémy Amiot, un projet de reboisement est envisagé pour novembre 2026. Cependant, ce plan nécessite des préparations approfondies en raison des pertes de plants chez les pépiniéristes locaux. En attendant, la protection des zones existantes reste cruciale.
Défis et Perspectives
Des forêts ont été reconverties illégalement en champs de manioc, exacerbant la vulnérabilité des ressources naturelles. Michel Charpentier regrette l'absence d'engagements solides du gouvernement dans la refondation de Mayotte pour la protection environnementale des 13.890 hectares de forêts.
Les écosystèmes de Mayotte sont essentiels non seulement pour l’environnement local mais aussi pour ses habitants, fournissant de l'eau potable et protégeant le littoral à travers les récifs et mangroves. La résilience de la flore post-cyclonique dépendra en grande partie de la gestion proactive et collaborative des ressources naturelles de l'île.