Contexte et Création de l'INIRR
Depuis la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) en 2021, qui estimait à 330 000 le nombre de mineurs victimes de violences pédophiles dans l'Église catholique en France, des mécanismes de reconnaissance et de réparation ont été institués par l'épiscopat français. L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) a ainsi été créée pour traiter les signalements de victimes au sein des diocèses.
Évolution des Sollicitations
Depuis sa mise en place en 2022, près de 1 600 personnes ont saisi l'INIRR. La médiatisation de certaines affaires, notamment celles liées à l’abbé Pierre et à l'établissement Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques, a accentué le nombre de sollicitations. Au 24 mars 2025, l'instance avait reçu 1 580 demandes, malgré une légère diminution du flux de nouvelles sollicitations globales. Cependant, la couverture médiatique a provoqué un regain momentané de ces demandes.
Profil des Victimes et Types de Réparations
Les décisions prises par l'INIRR incluent très majoritairement une dimension financière. Sur un total de 765 décisions rendues, 99% incluaient cette dimension avec des montants atteignant jusqu'à 60 000 euros. Le montant moyen des réparations s'établissait à environ 36 430 euros l'année précédente.
Les victimes identifiées par l'INIRR sont majoritairement des hommes (66%), ayant entre 11 et 15 ans au moment des faits pour la moitié d'entre eux. Les abus ont souvent été répétés sur une durée allant de un à cinq ans. Les âges des victimes sont en moyenne de 56 ans, ayant subi des actes dans les années 70, 80, et 90.
Dimension Restaurative et Objectifs à Venir
Outre les indemnisations financières, l'INIRR met en œuvre des démarches restauratives. Ces initiatives permettent un ancrage dans le réel pour les victimes, facilitant leur processus de guérison. En 2024, 213 telles démarches ont été lancées. Le mandat de direction de Marie Derain de Vaucresson a été prolongé jusqu'au 30 juin 2026, et un des enjeux sera de soutenir toute demande de reconnaissance des abus, même si des défis restent à relever.
Perspectives
La réponse initialement prévue de crise par l'INIRR est en phase de stabilisation avec un potentiel futur de clôture si les sollicitations continuent de décroître. Cependant, il est attendu que des nouvelles demandes persistantes continueront d'affluer, renforçant ainsi la nécessité d'un support continu pour les survivants.