Enrichissement d'uranium par l'Iran : un développement préoccupant
Selon un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran a récemment augmenté significativement sa production d'uranium enrichi à 60 %. Ce niveau est proche des 90 % nécessaires à la production d'une arme nucléaire. La quantité totale d'uranium enrichi en Iran a atteint 408,6 kilogrammes au 17 mai 2021, montrant une augmentation de 133,8 kg par rapport aux trois mois précédents. Cette situation suscite de vives inquiétudes au niveau international, l'Iran étant le seul État non détenteur d'armes nucléaires à produire un tel niveau de matière nucléaire.
Coopération avec l'AIEA : un contexte difficile
L'AIEA a décrit la coopération de l'Iran comme "moins que satisfaisante", soulignant de multiples incidents où l'Iran n'a pas répondu de manière adéquate aux questions techniques de l'agence. En particulier, elle note des entraves aux activités de vérification dans trois sites non déclarés : Lavisan-Shian, Varamin et Turquzabad. Ces comportements ont renforcé les suspicions de certains pays, notamment les États-Unis et Israël, qui soupçonnent l'Iran de vouloir acquérir une capacité militaire nucléaire, bien que l'Iran affirme le contraire.
Contexte des négociations
Parallèlement aux rapports de l'AIEA, le contexte diplomatique est tendu. Le 23 mai, Téhéran et Washington ont tenu un cinquième cycle de pourparlers à Rome sous médiation omanaise, sans résultat concret. Les discussions achoppent principalement sur la question de l'enrichissement de l'uranium. Les États-Unis souhaitent un arrêt total de l'enrichissement par l'Iran, ce que Téhéran refuse en insistant sur son droit à un programme nucléaire civil, conformément au Traité de non-prolifération (TNP) dont il est signataire.
Réactions internationales et perspectives
Le rapport confidentiel a également entraîné des réactions diplomatiques vives. Israël, qui considère l'Iran comme une menace existentielle, a affirmé que le pays est déterminé à poursuivre son programme d'armement nucléaire. De l'autre côté, l'Iran a critiqué le rapport de l'AIEA, l'accusant de partialité et de s'appuyer sur des sources d'information biaisées.
Le président américain Donald Trump, tout en réaffirmant que l'Iran ne peut pas posséder d'armes nucléaires, estime qu'une résolution pourrait être trouvée. Toutefois, des mesures plus rigoureuses, y compris la mise en place possible d'inspecteurs américains, ont été suggérées en cas de progrès dans les négociations. La situation demeure en balance entre la diplomatie et le risque d'une escalade militaire.