Rappel des faits
L'animateur Jimmy Kimmel est revenu à l'antenne sur la chaîne ABC après une suspension liée à des propos tenus lors d'une précédente émission. Ces propos portaient sur l'exploitation politique du meurtre de l'influenceur Charlie Kirk. Selon les informations rapportées, l'auteur présumé du meurtre était un homme de 22 ans dont les parents auraient décrit des opinions politiques différentes de celles de la victime.
Déclenchement de la controverse
Lors de l'émission du 15 septembre, Jimmy Kimmel a accusé une partie de la droite américaine d'exploiter le meurtre de Charlie Kirk à des fins politiques. Ces remarques ont suscité des réactions publiques et politiques. Le président Donald Trump a publié des messages sur son réseau Truth Social accusant ABC de diffuser « à 99 % des conneries positives pour les démocrates » et qualifiant Jimmy Kimmel « d'un autre bras du DNC ». Il a également évoqué des actions contre le diffuseur en rappelant une affaire antérieure.
Mesures prises par des diffuseurs et par Disney
Plusieurs groupes exploitant des chaînes locales, dont Nexstar et Sinclair, ont annoncé qu'ils ne retransmettraient plus l'émission Jimmy Kimmel Live! sur certaines stations. Brendan Carr, président de la Federal Communications Commission (FCC) nommé par Donald Trump, a publiquement commenté la polémique, laissant entendre qu'il pourrait envisager des actions réglementaires à l'encontre de diffuseurs. Face à ces tensions, Disney, propriétaire d'ABC, a annoncé une suspension temporaire de l'émission au niveau national, qualifiant les propos de Kimmel de « malvenus » et « indélicats » avant de décider, après échanges avec l'animateur, de le réintégrer.
Retour à l'antenne et prise de position de l'animateur
Lors de sa première émission après la suspension, diffusée depuis Los Angeles le 23 septembre, Jimmy Kimmel a consacré son monologue aux enjeux de la liberté d'expression et aux circonstances de sa suspension. Il a déclaré : « Un gouvernement qui menace de faire taire un comédien que le président n'aime pas est anti‑Américain. » Il a rappelé la protection de la liberté d'expression par le premier amendement de la Constitution américaine et a diffusé un extrait d'un discours antérieur du président évoquant l'importance de cette liberté.
Kimmel a par ailleurs expliqué ne pas avoir eu l'intention de minimiser le meurtre de Charlie Kirk et a précisé qu'il ne cherchait pas à imputer la responsabilité de l'acte à un groupe particulier. Il a rendu hommage à Erika Kirk, la veuve de la victime, en évoquant sa déclaration de pardon lors de la cérémonie d'hommage.
Poursuite du boycott et réactions politiques
Malgré le retour de l'émission, Nexstar et Sinclair ont annoncé maintenir leur boycott pour l'instant. Sinclair a notamment réclamé des excuses publiques de la part de l'animateur. La suspension et le retour à l'antenne ont entraîné des réactions variées au sein de l'opinion publique et du monde politique, certains commentateurs et responsables évoquant des questions relatives au premier amendement, au rôle des diffuseurs et à l'indépendance des organes de régulation.
Enjeux et perspectives
L'affaire a mis en lumière plusieurs enjeux convergents : les limites de la liberté d'expression dans le contexte des médias audiovisuels, les responsabilités des propriétaires et distributeurs de programmes, l'intervention éventuelle des autorités de régulation et l'impact des pressions politiques sur les décisions de diffusion. Les décisions des groupes de chaînes locales et des autorités réglementaires, ainsi que les réponses des audiences et des annonceurs, seront des éléments déterminants pour l'évolution de cette controverse.