Contexte et Accusations
Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines, a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI) suite à son arrivée aux Pays-Bas, comme l'a confirmé la juridiction le 12 mars. La CPI avait émis un mandat d'arrêt contre M. Duterte pour des crimes présumés contre l'humanité, spécifiquement liés à sa "guerre contre la drogue". Ce mandat d'arrêt inclut des actes soupçonnés s'étant déroulés dans la ville de Davao, où Duterte fut maire avant son mandat présidentiel.
La CPI a des "motifs raisonnables" de penser que Rodrigo Duterte a opéré comme "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité. Le mandat se réfère à la mort d'au moins 19 personnes à Davao, par un groupe connu sous le nom d'"Escadron de la mort de Davao", et de 24 autres individus par la main de la police philippine.
Réactions et Conséquences
Duterte a reconnu avoir dirigé l'opération anti-drogue, avouant qu'il a dirigé les forces de sécurité et l'armée, et s'est engagé à accepter ses responsabilités. Cependant, son arrestation a provoqué de fortes réactions. Sa fille, Sara Duterte, actuellement vice-présidente, a dénoncé ce transfert comme "oppression et persécution". La Chine a exhorté la CPI à éviter les politisations, tandis que des organisations internationales comme le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme ont applaudi ce pas vers la justice.
Contexte Politique aux Philippines
L'arrestation de Duterte survient dans un contexte politique turbulent aux Philippines. Après son retrait de la course présidentielle, Sara Duterte s'était alliée avec Ferdinand Marcos Jr, fils de l'ancien dictateur, bien que cette alliance ait récemment vu des tensions. Le transfert de Duterte à La Haye est perçu comme un coup dur pour l'influence politique de sa famille.
Perspectives et Développements à la CPI
Duterte est en chemin vers un centre de détention de la CPI à La Haye, où il doit comparaître devant la cour pour la première fois. La CPI évaluera ses responsabilités pénales dans la mort de 43 personnes entre 2011 et 2019. L'ancien président pourrait devenir le premier chef d'État asiatique jugé par la CPI pour des crimes contre l'humanité associés aux actions menées durant son mandat.