Ouverture du procès
Le procès de l'ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, s'est ouvert à Kinshasa devant la Haute cour militaire. Absent à l'audience, Joseph Kabila, sénateur à vie, n'a pas dépêché d'avocat pour le représenter. Il réside à l'étranger depuis plus de deux ans et n'a pas été vu publiquement dans le pays depuis mai.
Chefs d'accusation
Joseph Kabila fait face à des accusations lourdes : participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre l'humanité, trahison, homicide intentionnel, apologie du crime, viol, torture, déportation et occupation de Goma par la force. Il est notamment soupçonné de complicité avec le Rwanda, visant à renverser le pouvoir légal en place.
L'accusation le décrit comme un des instigateurs de l'Alliance fleuve Congo (AFC), branche politique du groupe armé M23, actif dans les régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les faits reprochés comprennent homicides, viols, bombardement de camps de déplacés et massacres, notamment lors de l'occupation de Goma le 27 janvier 2025.
Contexte sécuritaire et juridique
L'est de la RDC, incluant le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, demeure une zone marquée par les affrontements entre forces régulières, groupes rebelles locaux et étrangers. Depuis la levée du moratoire sur la peine de mort en 2024, les chefs d'inculpation exposent Kabila à la peine capitale, bien qu'aucune exécution n’ait eu lieu à ce jour.
Le gouvernement congolais, s'étant constitué partie civile, a requis que Kabila soit jugé par défaut. La prochaine audience est prévue le 31 juillet 2025.
Réactions politiques
Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation de Joseph Kabila, conteste la légitimité du procès, le qualifiant de politique. En face, le gouvernement réaffirme l'indépendance de la justice dans le traitement de cette affaire.
Vers une résolution pacifique ?
En parallèle, le 19 juillet, un cessez-le-feu a été signé à Doha entre le gouvernement congolais et le M23, sous l'égide du Qatar, ouvrant la voie à des négociations de paix. Cette initiative est saluée par la communauté internationale, dans l'espoir de mettre fin à l'instabilité persistante dans l'est du pays.
Conclusion
L'ouverture du procès de Joseph Kabila intervient dans un contexte de tensions et d'incertitudes, sur fond de conflits armés, de débats sur la justice et d'espoirs de paix en RDC.