Adoption de la résolution
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 31 octobre 2025 une résolution prenant position en faveur du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental et demandant que les négociations se déroulent « sur la base » de ce plan. Le texte, présenté à l’initiative des États-Unis, a été adopté par 11 voix pour, aucune contre; trois membres se sont abstenus et l’Algérie n’a pas pris part au vote.
Contexte
Le Sahara occidental, ancien territoire sous administration espagnole jusqu’en 1975, est administré en grande partie par le Maroc mais reste considéré par l’ONU comme un territoire non autonome. Un conflit oppose le Maroc au Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie. Les pourparlers entre les parties étaient interrompus depuis 2019.
Contenu de la résolution
La résolution reprend la proposition marocaine d’autonomie présentée en 2007, en indiquant que « une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait représenter la solution la plus réalisable ». Elle appelle le secrétaire général de l’ONU et l’émissaire chargé du dossier à mener des négociations sur la base de ce plan. Le texte inclut une référence au principe d’autodétermination.
Réactions des parties et des États
- Maroc : les autorités marocaines ont accueilli positivement l’adoption de la résolution. Le roi Mohammed VI a déclaré que le plan serait actualisé et formalisé avant d’être soumis de nouveau aux Nations unies. Des rassemblements publics ont eu lieu au Maroc pour marquer la décision.
- États-Unis et France : des représentants américains et français ont salué l’adoption comme un moyen de relancer le processus diplomatique et ont appelé les parties à engager des négociations.
- Algérie : l’ambassadeur algérien a indiqué que son pays n’a pas pris part au vote et estimé que le texte ne reflète pas suffisamment la doctrine onusienne en matière de décolonisation.
- Front Polisario : des responsables du Polisario ont réaffirmé l’attachement du mouvement au principe d’autodétermination et déclaré qu’ils n’accepteraient un plan d’autonomie que si la population sahraouie le validait par référendum. Des représentants ont qualifié le plan de « parodie ».
- Autres États : la Russie, la Chine et le Pakistan se sont abstenus et certains représentants ont exprimé des réserves sur l’équilibre du texte.
Prolongation de la MINURSO et suivi
La résolution prolonge pour un an le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), prorogeant le mandat jusqu’au 31 octobre 2026, et demande au secrétaire général de conduire, d’ici six mois, une évaluation stratégique de la mission. Le secrétaire général et l’émissaire personnel sur le dossier sont invités à faciliter des négociations « sur la base » du plan d’autonomie.
Points en suspens
Plusieurs éléments demeurent non résolus : la définition précise des modalités de l’autonomie proposée par le Maroc, le statut et la mise en œuvre effective du principe d’autodétermination pour la population sahraouie, et l’absence d’un consensus international sur une solution finale. La résolution vise à relancer des négociations mais ne fixe pas de calendrier contraignant pour leur aboutissement. L’émissaire de l’ONU a en outre exprimé des réserves sur le « flou » de certaines dispositions du plan et demandé au Maroc de fournir des précisions supplémentaires.








