Élection et perspectives gouvernementales
Sanae Takaichi a été élue à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) en octobre 2025. À la suite de cette désignation, elle devrait être proposée par son parti pour exercer la fonction de Première ministre, sous réserve d'un vote du Parlement national.
Positionnement politique et références
Takaichi cite Margaret Thatcher parmi ses références politiques. Ses prises de position publiques la situent clairement au sein du courant conservateur du PLD. Elle a en parallèle annoncé vouloir constituer un gouvernement affichant des niveaux de parité comparables à ceux observés dans certains pays nordiques.
Positions sur la famille et les droits civils
Sur le droit de la famille, Takaichi s'oppose à une révision de la règle imposant aux couples mariés de porter le même nom de famille. Elle s'oppose également au mariage entre personnes de même sexe. De plus, elle refuse de soutenir une modification des règles de succession impériale qui permettrait à des femmes d'accéder au trône.
Déclarations publiques et santé des femmes
Takaichi a évoqué publiquement son expérience de la ménopause et a dit vouloir en faire un sujet de sensibilisation sur la santé des femmes. Ses déclarations ont été présentées par son équipe comme une volonté d'aborder certaines problématiques sanitaires spécifiques aux femmes.
Réactions et analyses
Des observateurs, universitaires et acteurs de la société civile ont souligné la portée symbolique de l'éventuelle nomination d'une femme à la tête du gouvernement tout en relevant la tension entre ce symbole et les positions politiques conservatrices de Takaichi sur l'égalité de genre. Certains estiment que sa place à la tête de l'exécutif pourrait ouvrir un débat sur la représentation ; d'autres craignent que ses positions limitent les avancées législatives en matière d'égalité.
Contexte statistique et représentation des femmes
Plusieurs indicateurs cités dans le débat public illustrent une représentation réduite des femmes aux postes de responsabilité au Japon. En 2021, les femmes occupaient 13,2 % des postes de direction au Japon, chiffre qualifié de l'un des plus faibles parmi les pays de l'OCDE pour cette année. Le Forum économique mondial, dans son rapport 2025 sur l'écart entre les sexes, a classé le Japon parmi les pays présentant des écarts importants. Au Parlement national, la proportion de femmes à la chambre basse est d'environ 15 %.
Exemples et incidents illustratifs
Des dirigeantes locales ont mis en place des politiques publiques visant à améliorer l'accès aux services de garde d'enfants. Parallèlement, des comportements sexistes à l'encontre de femmes politiques ont été relevés dans l'espace public. Le mouvement #MeToo au Japon a donné lieu à des témoignages publics isolés, parfois suivis de réactions importantes sur les réseaux sociaux.
Enjeux et perspectives
Le cas de Sanae Takaichi cristallise des enjeux symboliques et politiques : sa nomination comme dirigeante d'un grand parti et son éventuelle accession au poste de chef du gouvernement sont perçues comme un changement institutionnel. Les débats portent à la fois sur la signification symbolique de sa fonction et sur l'impact concret de ses orientations politiques sur les droits et les politiques d'égalité de genre.