Contexte
Des résultats préliminaires de l’étude Mentalo ont été communiqués le 10 octobre 2025, à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale. L’état psychologique des jeunes fait l’objet d’observations récurrentes depuis le début des années 2020.
Méthodologie
L’étude Mentalo est coordonnée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Université Paris‑Cité. Elle porte sur des personnes âgées de 11 à 24 ans et s’appuie sur un suivi longitudinal via une plateforme en ligne. Les participants sont sollicités sept fois par an. À ce stade, 17 000 personnes ont été recrutées et le protocole est prévu pour se poursuivre jusqu’en 2026. Karine Chevreul est désignée comme directrice du projet.
Résultats principaux
Les résultats préliminaires indiquent qu’environ un tiers des participants présentent des signes de troubles anxieux ou dépressifs de type modéré à sévère (DMS). Les données rapportent une différence selon le genre : 45 % des filles et 27 % des garçons présentent des signes de détresse psychologique.
Évolution par étapes de vie et disparités sociales
Le passage au lycée est identifié comme un moment de variation du risque, avec une augmentation de l’ordre de 50 % de la prévalence des signes de détresse psychologique au cours de cette transition. Les résultats montrent des gradients selon le niveau socioéconomique : environ 70 % des jeunes issus de familles en grande difficulté financière présentent une DMS, contre environ 30 % parmi ceux issus de familles aisées.
Facteurs associés et usages numériques
Les analyses préliminaires font apparaître une association entre le temps passé sur les écrans et le bien‑être mental. Parmi les jeunes déclarant plus de sept heures quotidiennes d’usage d’écran, 60 % présentent un risque de détresse psychologique. Le type d’activité principale sur les écrans est également associé aux différences observées : les activités culturelles, sportives ou de recherche d’information sont rapportées comme liées à de meilleurs indicateurs de bien‑être que le visionnage passif de vidéos ou le suivi d’influenceurs.
Suites et outils prévus
Les auteurs indiquent qu’aucune publication scientifique finale fondée sur l’ensemble des données n’a encore été diffusée à la date de communication des résultats. Les équipes annoncent le développement d’une application nommée Mental+ destinée au coaching et à l’auto‑évaluation. L’étude vise à documenter les fluctuations au fil du temps et à identifier des relations causales entre facteurs de risque et variations de la santé mentale.