Contexte et présentation de la mesure
Le gouvernement français a annoncé son intention d'inscrire dans le projet de loi de finances pour 2026 la suppression du caractère férié de deux journées, initialement ciblant le lundi de Pâques et le 8 mai. Cette mesure concerne aussi bien les salariés du secteur public que du secteur privé. Son objectif principal est de générer un rendement budgétaire estimé à 4,2 milliards d’euros dès 2026.
Modalités proposées et calendrier de discussions
Les modalités d’application de cette suppression doivent encore être définies. Le gouvernement a présenté un document d’orientation sur ce projet aux partenaires sociaux, leur demandant d’indiquer d’ici au 1er septembre s’ils souhaitent engager une négociation, laquelle devra le cas échéant être conclue au plus tard le 30 septembre. Le choix définitif des deux jours fériés à supprimer reste ouvert à la discussion, à condition que le rendement financier de la mesure soit maintenu.
Les partenaires sociaux devront également étudier la situation de certains territoires, comme l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon, disposant de jours fériés particuliers en lien avec la législation locale ou la non-application de la loi de 1905.
Dispositif prévu et comparaison
Les salariés concernés travailleraient ces journées sans rémunération supplémentaire. En contrepartie, les employeurs du secteur privé verseraient une contribution affectée au budget de l'État. Ce dispositif est calqué sur le mécanisme de la journée de solidarité instaurée plus de vingt ans auparavant.
Argumentation gouvernementale
Le gouvernement considère cette mesure comme un axe pour accroître la quantité annuelle de travail, augmenter la production, renforcer la compétitivité économique et ainsi améliorer l'état des finances publiques françaises. Selon les éléments communiqués, cette initiative fait partie d’un plan plus large visant à participer à l’effort budgétaire national et à réduire le déficit d’activité et de production.
Réactions des partenaires sociaux et conditions particulières
La proposition a suscité la réaction des organisations syndicales, qui voient dans cette suppression une remise en cause de l’historique des acquis sociaux. Les syndicats, représentés notamment par la CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC, ont dénoncé le projet dans un communiqué commun et prévoient de se réunir pour définir une réponse collective.
Assurances chômage et mesures complémentaires
Ce projet de suppression s’inscrit dans un ensemble de mesures adressées aux partenaires sociaux, comprenant également une lettre de cadrage portant sur la réforme de l’assurance chômage. Le gouvernement y cible des économies annuelles de 2 à 2,5 milliards d’euros entre 2026 et 2029, via la modification des conditions d’éligibilité et de la durée des droits à indemnisation.
Prochaines étapes
Les partenaires sociaux doivent faire connaître leur position avant le 1er septembre et, si besoin, conclure des discussions avant le 30 septembre. La mesure, si elle est adoptée, interviendrait à compter de 2026 dans le cadre des réformes plus larges du travail et de la politique budgétaire nationale.