Contexte de l'affaire « Koldo »
L'enquête dite « affaire Koldo » porte sur des contrats publics attribués pendant la pandémie de Covid-19. Entre mars et juin 2020, une petite entreprise a obtenu des marchés pour la fourniture de masques à des administrations, pour un montant total rapporté de 53 millions d'euros. Ces contrats font l'objet d'investigations portant notamment sur le versement présumé de commissions à des intermédiaires.
En février 2024, Koldo García Izaguirre, assistant d'un ancien ministre des Transports, José Luis Ábalos, a été arrêté et placé sous enquête. Les autorités judiciaires ont examiné les liens possibles entre ces contrats et plusieurs intermédiaires. Le juge en charge de l'instruction a estimé que José Luis Ábalos avait pu jouer un rôle d'intermédiaire. À la suite de ces éléments, José Luis Ábalos a été exclu du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).
Développements ultérieurs de l'enquête
Un rapport de police a mis en cause Santos Cerdán, successeur d'Ábalos à la fonction de secrétaire à l'Organisation du parti, et l'a mentionné dans le cadre du réseau présumé. Selon ce rapport, Santos Cerdán aurait perçu des sommes en lien avec des contrats publics ; il a été placé en détention provisoire en juillet.
D'autres investigations ont conduit à l'ouverture de procédures visant plusieurs personnes liées à l'entourage du chef du gouvernement, entraînant un élargissement de l'enquête.
Audition de Pedro Sánchez devant la commission sénatoriale
Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a été entendu par une commission d'enquête du Sénat le 30 octobre 2025. L'audition a débuté à 09h00 (08h00 GMT) et s'est déroulée dans un climat de forte confrontation politique, le Parti populaire (PP) occupant une majorité à la chambre haute.
Le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a interrogé le chef du gouvernement en lui demandant s'il dirait la vérité et en soutenant que Sánchez ne pourrait pas apporter une version complète sans s'incriminer. Ces échanges ont eu lieu après des déclarations publiques au Congreso de los Diputados, la chambre basse.
Pedro Sánchez a maintenu une ligne de défense fondée sur son ignorance des faits reprochés aux personnes mises en cause. Il a présenté des excuses publiques et affirmé ne disposer d'« aucune information » sur les délits reprochés à José Luis Ábalos, Santos Cerdán et Koldo García Izaguirre. Le Parti socialiste a démenti les allégations selon lesquelles un financement illégal systémique existerait au sein du parti.
Procédures judiciaires parallèles et implications
Plusieurs proches du chef du gouvernement font l'objet de procédures judiciaires distinctes. Sont notamment cités des dossiers visant l'épouse de Pedro Sánchez, Begoña Gómez, pour des faits qualifiés de corruption et de trafic d'influence, ainsi que son frère, David Sánchez, pour des faits de trafic d'influence. Le procureur général de l'État, Álvaro García Ortiz, nommément mentionné par certains éléments de l'enquête, fait également l'objet d'une procédure pour violation du secret judiciaire, avec une audience annoncée prochainement.
Ces procédures sont en cours et relèvent d'instructions et d'enquêtes judiciaires indépendantes. L'audition parlementaire du 30 octobre 2025 s'inscrit dans ce cadre général d'investigations et de procédures judiciaires en cours.
Situation institutionnelle et suites attendues
L'audition au Sénat visait à recueillir des explications publiques et à éclairer les parlementaires sur l'étendue des faits allégués et des responsabilités potentielles. Les investigations judiciaires se poursuivent en parallèle ; les autorités compétentes informeront des suites judiciaires et administratives conformément aux procédures en vigueur.
L'évolution de ces dossiers dépendra des conclusions des enquêtes et des décisions des magistrats ainsi que des instances parlementaires.








