Surveillance par IA des migrants et étudiants étrangers aux États-Unis

L'ESSENTIEL

• Un rapport d'Amnesty International accuse les autorités américaines d'utiliser des outils d'intelligence artificielle pour surveiller et cibler des personnes migrantes et des étudiants étrangers, y compris des militants pro-palestiniens.
• Le rapport identifie deux logiciels : Babel X, développé par Babel Street, et Immigration OS, développé par Palantir.
• Amnesty décrit ces logiciels comme des systèmes d'analyse de données à grande échelle et en temps réel dotés de fonctions d'automatisation pour le suivi et l'évaluation de populations.
• L'ONG affirme que ces technologies servent à repérer en ligne des contenus qualifiés de "terrorisme" et à établir des liens entre individus à partir de leurs activités sur les réseaux sociaux.
• Ces pratiques viseraient des étudiants étrangers, des personnes réfugiées et des demandeurs d'asile "à une ampleur sans précédent" et pourraient conduire à des détentions et à des expulsions.
• Erika Guevara-Rosas met en garde que le déploiement de ces technologies risque d'accroître la capacité du gouvernement à prendre des décisions arbitraires concernant des expulsions et de restreindre l'accès aux procédures régulières.
• Les outils ont été mobilisés lors de contrôles des réseaux sociaux pour l'examen des demandes de visa d'étudiants, entraînant la suspension du traitement de certains visas et des inquiétudes au sein des universités.
• Le rapport lie l'utilisation de ces outils à des mesures administratives plus larges ciblant l'immigration et la sécurité sur les campus, y compris des coupures de subventions et des actions contre des manifestations pro-palestiniennes.
• Amnesty souligne les limites techniques de ces systèmes probabilistes, rappelant marges d'erreur, risques de biais et résultats potentiellement discriminatoires, notamment la mauvaise interprétation de contenus pro-palestiniens.
• Le rapport mentionne une augmentation des arrestations par les services d'immigration et indique qu'à un moment donné plus de 60 000 personnes ont été détenues par ICE, associant l'usage d'outils d'analyse à l'identification et au suivi de personnes migrantes.