Événements
Des signalements de survols de drones ont été enregistrés en plusieurs points sensibles de Belgique, notamment à proximité d'aéroports civils et de bases militaires. Des observations avaient déjà été rapportées la veille du premier incident majeur et le week‑end précédent, en particulier au‑dessus de la base aérienne de Kleine‑Brogel.
Un nouvel incident a entraîné une interruption du trafic à l'aéroport de Liège pendant trente minutes, la mesure ayant été déclenchée à 06h56 selon Skeyes. Des interruptions similaires avaient déjà eu lieu auparavant, avec des suspensions temporaires du trafic à Liège et à Brussels Airport lors d'observations de drones en soirée.
Le mardi 4 novembre, des drones ont été repérés au‑dessus de l'aéroport de Bruxelles‑Zaventem, entraînant la suspension du trafic aérien à deux reprises dans la soirée, selon la procédure de contrôle aérien. Des appareils ont également été signalés simultanément près de l'aéroport de Liège et aux abords d'autres infrastructures. Les interruptions ont provoqué détournements, annulations et retards de vols.
Le jeudi 6 novembre, des interruptions brèves du trafic ont de nouveau été enregistrées. À Brussels Airport, une suspension préventive a été déclenchée après détection d'un drone vers 21h20, la circulation aérienne ayant repris peu avant 22h00, selon Skeyes. À l'aéroport de Liège (Bierset), une suspension similaire a été appliquée peu avant 22h00 et le trafic a été rétabli en soirée, selon Skeyes.
Au cours de la même période, des riverains et des élus locaux ont signalé des survols de drones près de la base militaire de Florennes et dans le périmètre de la centrale nucléaire de Doel. Des vidéos partagées par des témoins ont circulé sur les réseaux sociaux. Des médias ont rapporté qu'un nombre important d'appareils — jusqu'à sept selon certaines sources — aurait été observé dans la zone de la centrale de Doel. Des observations ont également été signalées près du centre de recherche nucléaire SCK CEN à Mol.
Sites concernés
Parmi les lieux touchés figurent :
- l'aéroport de Bruxelles‑Zaventem (interruptions du trafic lors d'observations répétées),
- l'aéroport de Liège‑Bierset (suspensions temporaires du trafic),
- l'aéroport de Charleroi (suspension préventive limitée),
- les bases aériennes de Kleine‑Brogel et de Florennes,
- la centrale nucléaire de Doel,
- le SCK CEN à Mol,
- d'autres sites militaires, dont le camp d'Elsenborn.
La base de Kleine‑Brogel a fait l'objet de plusieurs signalements au cours du week‑end précédent, et des observations ont été rapportées autour de Florennes. Certaines publications et autorités mentionnent que Kleine‑Brogel est réputée pour le stockage d'armements sous la responsabilité d'alliés internationaux.
Conséquences opérationnelles
Les interruptions du trafic ont provoqué des annulations, des détournements et des retards de vols. Des passagers ont dû modifier leurs itinéraires et certains ont été contraints de passer la nuit en transit. Des plateformes de fret ont vu leur activité interrompue pendant plusieurs heures.
Skeyes, le gestionnaire du trafic aérien en Belgique, applique une procédure consistant à suspendre temporairement les vols lorsqu'un drone non autorisé est repéré, afin de vérifier l'absence d'autres survols et d'éviter tout risque de collision. La durée standard de la procédure déclenchée suite à une "observation sérieuse" est d'environ trente minutes, selon Skeyes.
Mesures et réponses des autorités
Le Centre national de crise a été activé pour coordonner la réponse aux signalements. Le Premier ministre a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité, réunissant les responsables de la police et des forces armées, afin d'examiner les mesures à prendre.
Plusieurs enquêtes judiciaires et de sécurité ont été ouvertes. Le parquet fédéral, compétent pour certains dossiers liés à la criminalité organisée et au terrorisme, pilote des investigations relatives aux survols de bases militaires. Des services de renseignement militaires participent aux investigations.
Les autorités de sécurité intérieure ont souligné la nécessité d'une approche coordonnée et d'actions visant à mieux détecter et identifier les drones. Parmi les pistes évoquées figurent l'enregistrement systématique des drones civils et le renforcement des capacités d'identification et de classification des engins.
L'information opérationnelle a été partagée au niveau international. L'Allemagne a indiqué soutenir la Belgique pour aider à contrer les survols de drones, sur demande belge, selon des communications officielles relayées par le ministre de la Défense. Le ministre de la Défense a partagé des éléments sur les réseaux sociaux.
Un plan de renforcement des capacités anti‑drones a été présenté par les autorités belges lors d'un conseil ministériel. Ce plan comprend une enveloppe proposée d'environ 50 millions d'euros destinée à améliorer les moyens de détection et d'intervention. Le projet prévoit également d'étudier ou d'autoriser, selon les compétences et procédures légales, l'habilitation de services de police à neutraliser des drones.
Parmi les dispositifs visés figure le National Airspace Security Center (NASC). Des sources officielles indiquent qu'il sera situé sur la base militaire aérienne de Beauvechain et qu'il devrait être pleinement opérationnel d'ici le 1er janvier 2026.
Enquêtes et hypothèses
Selon des services de sécurité, certaines caractéristiques des survols — regroupements d'appareils, trajectoires et modalités de pilotage — pourraient indiquer l'intervention d'acteurs expérimentés. Certains responsables ont évoqué la possibilité d'une implication d'un acteur étatique, des pays ayant été mentionnés dans des hypothèses publiques sans confirmation définitive.
Les enquêtes visent à établir l'identité des opérateurs des drones, leurs moyens et les finalités des survols. Les forces de l'ordre ont indiqué que les drones repérés n'avaient pas été interceptés lors des incidents les plus récents.
Contexte plus large
Depuis plusieurs semaines, d'autres pays européens ont rapporté des incidents comparables impliquant des drones au‑dessus d'infrastructures sensibles, provoquant des perturbations aériennes et des enquêtes nationales. Les réponses et hypothèses varient selon les juridictions et les preuves disponibles.
Les autorités belges ont indiqué que les investigations se poursuivaient et que des informations complémentaires seraient communiquées au fur et à mesure de leurs avancées. Certaines incertitudes subsistent concernant l'identité des opérateurs et les responsabilités précises.








