Décision disciplinaire
Le conseil régional de discipline de la cour d'appel de Nîmes a prononcé, le 18 décembre 2025, une interdiction temporaire d'exercer à l'encontre de Me Nadia El Bouroumi. La sanction est fixée à quatre mois, dont deux mois assortis de sursis.
Vidéos diffusées et contexte
Pendant le procès dit des « viols de Mazan », Me Nadia El Bouroumi a diffusé deux vidéos sur les réseaux sociaux. La première, dans laquelle elle rendait compte d'une audience, a été relaxée par le conseil régional de discipline. La seconde, filmée dans son véhicule et dans laquelle elle chante et se déplace en écoutant la chanson « Wake Me Up » (attribuée dans la procédure à Wham!), a été retenue comme motif de sanction.
Le procès concernait la mise en cause de Dominique Pelicot, jugé pour des faits allégués de violences sexuelles commises sur une longue période. Plusieurs personnes étaient parties civiles et plusieurs accusés étaient jugés dans le même dossier.
Procédure disciplinaire
La procédure disciplinaire a été engagée par le bâtonnier du barreau d'Avignon, Me Philippe Cano, au motif de "manquements à la modération et à la délicatesse" dans l'exercice de la profession d'avocat. Lors de l'audience disciplinaire du 26 novembre, le bâtonnier avait requis une interdiction d'exercer d'une durée de dix-huit mois.
Me El Bouroumi avait déjà comparu antérieurement devant un conseil de discipline et avait, selon ses conseils, fait l'objet d'une condamnation en avril pour des faits antérieurs au procès Pelicot.
Réactions et suites
Me Nadia El Bouroumi et ses avocats, Me Khadija Aoudia et Me Olivier Morice, contestent la décision et ont annoncé leur intention de former appel. Ils invoquent la liberté d'expression de l'avocat et dénoncent, selon eux, une inégalité de traitement par rapport à d'autres praticiens.
Le conseil régional de discipline a distingué les deux vidéos : la première relaxée, la seconde sanctionnée selon la motivation exposée dans la décision disciplinaire.








