Décision judiciaire
Le 17 décembre 2025, la cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques a condamné Karim Braire à quinze ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté de dix ans. La peine comprend une injonction de soins pendant sept ans et le retrait total de l'autorité parentale sur ses enfants. Les chefs de condamnation portent sur des viols, des tortures et actes de barbarie commis sur son ex-épouse, ainsi que des violences sur ses enfants.
Faits allégués et déroulement
L'ex-épouse, âgée de 42 ans, a décrit lors de l'audience des relations sexuelles imposées et une emprise exercée par Karim Braire sur elle et leurs enfants. Elle a relaté un épisode qualifié d'« ultime » survenu fin 2022 au Maroc : séquestration d'une semaine dans le sous-sol de la maison familiale et passages à tabac répétés durant la nuit, après quatorze ans de vie de couple, puis une fuite pour mettre fin à la situation.
Plusieurs anciennes compagnes ont déposé des témoignages indiquant des épisodes de violences physiques et verbales, ainsi que des rapports sexuels imposés. L'accusé a contesté la plupart des faits, reconnaissant selon sa défense une seule soirée de violences expliquée par l'aveu d'un prétendu adultère. Il a reconnu certaines violences envers ses enfants, qu'il a présentées comme relevant de l'éducation.
La fille du couple, mineure, a décrit la crainte des coups, et l'avocate des enfants a soutenu que ceux-ci avaient subi des violences et assisté aux agressions infligées à leur mère.
Positions des parties et éléments d'expertise
L'avocat général avait qualifié l'accusé d'« éminemment dangereux » et requis une peine de dix-huit années de réclusion criminelle avec une période de sûreté de douze ans. L'accusation a présenté la construction d'une image publique du prévenu comme un élément éclairant les faits signalés par les parties civiles.
La défense, représentée par Me Niels Capeyron, a contesté l'utilisation de cette image publique et demandé la requalification de certains chefs d'accusation, rejetant la qualification de tortures et actes de barbarie. La défense a soutenu que l'expertise et les éléments présentés avaient été affectés par un « regard biaisé » sur la personnalité de son client.
Des experts psychiatre et psychologue ont rendu des conclusions évoquant des traits de personnalité liés au narcissisme, estimant que ces traits pouvaient empêcher toute remise en question et favoriser des réactions colériques lorsque le contrôle était contesté. Ces conclusions ont été présentées au procès comme éléments d'éclairage sur le comportement de l'accusé.
Antécédents médiatiques
Karim Braire avait publié en 2017 un livre intitulé Zarma Sunset, qui relate un parcours personnel lié au surf. Ce passé médiatique a été évoqué au procès et contesté par des spécialistes de la discipline qui ont remis en cause certains éléments présentés dans cet ouvrage.
Conséquences et suites possibles
Après le verdict, l'ex-épouse a déclaré se sentir soulagée et espérer se reconstruire. La défense a indiqué se sentir partiellement entendue et ne s'est pas prononcée immédiatement sur un éventuel appel. La condamnation entraîne des mesures d'accompagnement médical et la privation de l'autorité parentale demandée par la juridiction.








