Contexte
Le 31 mars, une enseignante de physique-chimie du lycée Janot-Curie à Sens dans l'Yonne a été suspendue à titre conservatoire. Cette suspension fait suite à une minute de silence organisée le 26 mars par l'enseignante, en hommage aux victimes de Gaza. Cet événement a eu lieu peu après la reprise des violences entre Israël et le Hamas, suite à la rupture d'un cessez-le-feu.
Raison de la Suspension
Le rectorat de Dijon a justifié cette suspension par un manquement au devoir de neutralité des fonctionnaires inscrits dans leur statut. Selon le rectorat, l'organisation de cette minute de silence tombait sous le coup de la prise de position de l'enseignante qui devait rester neutre. En réponse, les syndicats soutiennent que cet hommage n'était pas partisan mais simplement un acte de mémoire pour les victimes civiles.
Réactions et Position des Syndicats
Les syndicats éducatifs, notamment la CGT, Sud et FO, ont publié un communiqué dénonçant une mesure qu'ils jugent insensée et arbitraire. Ils contestent que cette action soit une violation du devoir de neutralité et demandent la réintégration immédiate de l'enseignante ainsi que l'abandon des poursuites.
Selon les syndicats, ce sont les élèves qui ont initialement demandé cette minute de silence, ce que l'enseignante a accepté de faire à la fin de son cours. Ils se réfèrent également au rôle pédagogique des enseignants, une position qui aurait été soutenue par le ministère de l'Éducation, qui reconnaît la liberté d'aborder des sujets liés aux conflits pour entretenir la mémoire historique.
Procédure Disciplinaire
Une mesure disciplinaire est en cours contre l'enseignante, qui pourrait aboutir à un conseil de discipline, un avertissement ou un blâme. Le rectorat a rappelé à l'enseignante le devoir de neutralité lors d'un entretien avec les ressources humaines début avril.
Réactions Politiques
La suspension a également suscité des réactions politiques. Des membres du parti La France Insoumise et le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, ont exprimé leur désaccord avec cette décision, suggérant que la mesure était disproportionnée et en appelant à la réintégration de l'enseignante.