Résumé
Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025, neuf têtes de porc ont été déposées devant plusieurs mosquées situées à Paris et en petite couronne. Le parquet de Paris a indiqué le 10 septembre 2025 que ces actes auraient été commis par des « personnes de nationalité étrangère qui ont aussitôt quitté le territoire ». Les investigations sont en cours.
Faits
Neuf têtes de porc ont été retrouvées le matin du 9 septembre 2025 devant des lieux de culte musulmans situés à Paris et en proche banlieue. Les sites concernés comprenaient des mosquées des 15e, 18e et 20e arrondissements de Paris, ainsi que des lieux de culte à Montreuil, Montrouge, Malakoff et Gentilly. Plusieurs têtes portaient l'inscription « MACRON » à l'encre bleue, selon le parquet.
Enquête et éléments d'investigation
Les investigations sont conduites sous la direction de la section de protection des libertés publiques du parquet de Paris, avec l'appui de la brigade criminelle et de la police judiciaire. Elles ont mobilisé l'analyse des images de vidéoprotection et l'exploitation de données téléphoniques.
Selon le parquet, un agriculteur de Normandie s'est présenté aux enquêteurs en signalant la vente d'une dizaine de têtes de porc à deux personnes, qui auraient utilisé un véhicule dont la plaque d'immatriculation serait serbe. Les images de vidéosurveillance montrent ce véhicule arrivé à Paris, près du quartier Oberkampf, dans la nuit du 8 au 9 septembre, et montreraient deux hommes déposant les têtes devant plusieurs mosquées.
Le parquet a précisé que ces individus seraient susceptibles d'avoir utilisé une ligne de téléphone croate et que le suivi de cette ligne indiquerait un franchissement de la frontière franco-belge le mardi matin, après la commission des faits. Les personnes identifiées comme auteurs présumés auraient quitté le territoire, selon les autorités.
Qualifications juridiques
Le parquet a indiqué que les investigations se poursuivaient sous deux qualifications principales :
- violences volontaires en raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une religion déterminée ;
- provocation publique à la haine ou à la violence en raison de la religion.
Ces qualifications correspondent aux éléments d'enquête rendus publics au stade actuel de l'instruction.
Réactions et contexte
Le préfet de police a évoqué la possibilité d'« actions d'ingérence étrangère », en renvoyant à des dossiers antérieurs où des pistes étrangères avaient été évoquées. Le parquet a qualifié l'acte d'intention manifeste de provoquer le trouble au sein de la nation. Des responsables politiques et religieux ont publiquement condamné ces faits.
Les autorités ont par ailleurs rappelé des contextes antérieurs mentionnant des ingérences présumées dans d'autres affaires (tags et inscriptions signalés dans des dossiers précédents). Le ministère de l'Intérieur a communiqué une hausse des actes antimusulmans pour la période janvier-mai 2025 par rapport à 2024.
Suite de l'enquête
Les investigations se poursuivent afin de confirmer l'identité et la nationalité des auteurs, et d'établir précisément le déroulé des faits. Aucune arrestation n'a été annoncée publiquement au moment des communiqués cités. Les suites dépendront des éléments complémentaires recueillis par les services judiciaires compétents.