Résumé de l'annonce
Fin novembre 2025, les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire soudanais, ont annoncé une trêve humanitaire unilatérale d'une durée de trois mois. Le chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo, a présenté cette décision comme une réponse aux efforts internationaux de médiation.
Contexte du conflit
Depuis avril 2023, le Soudan est engagé dans un conflit armé opposant l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR. Le conflit a causé des pertes humaines importantes et déplacé un grand nombre de personnes. L'Organisation des Nations unies a qualifié la situation humanitaire de gravité extrême.
Contenu de la trêve annoncée
Les FSR ont déclaré que la trêve prévoit une cessation immédiate des hostilités pendant trois mois et comprendra des mesures visant à faciliter l'accès des agences humanitaires. Parmi les engagements annoncés figurent la sécurité des déplacements des personnels humanitaires, la protection des installations et entrepôts d'organisations locales et internationales, et la facilitation des équipes médicales et de secours.
Les FSR ont indiqué avoir approuvé la mise en place d'un mécanisme de suivi sur le terrain pour superviser la trêve, placé sous la supervision du groupe de pays médiateurs (dit « Quad ») et de l'Union africaine, ainsi que la création de comités chargés de garantir l'acheminement sécurisé de l'aide vers les civils.
Les FSR ont également exprimé l'intention de considérer la trêve comme une première étape vers une solution politique globale et ont déclaré que toute future initiative politique devrait exclure le Mouvement des Frères musulmans, le Parti du Congrès national et leurs affiliés.
Réactions et position des parties et médiateurs
L'armée soudanaise a qualifié la proposition de trêve présentée par les médiateurs d'« inacceptable », a appelé les citoyens désireux de défendre le pays à rejoindre les lignes de front et a accusé la médiation de partialité en raison de la participation des Émirats arabes unis.
L'émissaire du président des États-Unis pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de cessez‑le‑feu au nom du Quad (États‑Unis, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Égypte) et a appelé les parties à l'accepter sans conditions préalables. Les détails de cette proposition n'ont pas été rendus publics.
La ministre d'État aux affaires de coopération internationale des Émirats a critiqué le refus de l'armée de la proposition internationale et a appelé au respect des initiatives de paix.
Allégations d'ingérence et d'exactions
Plusieurs rapports et enquêtes internationales ont accusé les Émirats arabes unis de soutenir les FSR par la fourniture d'armes, de personnel et de carburant. Les autorités d'Abou Dhabi ont nié ces accusations.
Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont accusé les FSR de crimes de guerre, notamment d'exécutions sommaires et d'agressions sexuelles lors de la prise de la ville d'El-Fasher. Ces allégations figuraient dans des rapports publics cités par des médias et organisations internationales.
Situation des accords de cessez‑le‑feu
Au cours des années précédant l'annonce, plusieurs accords de cessez‑le‑feu avaient été conclus puis violés par les parties en présence, ce qui a entraîné l'échec des tentatives antérieures de négociation et contraint les médiateurs à renouveler leurs efforts.
Perspectives
La trêve annoncée par les FSR est unilatérale et sa mise en œuvre dépendra des conditions sur le terrain, de la réaction de l'armée et de la capacité des mécanismes de suivi à opérer. Les médiateurs internationaux ont appelé à l'acceptation d'un texte de cessez‑le‑feu proposé, mais en l'absence d'accord bilatéral, le maintien de la trêve et l'acheminement effectif de l'aide humanitaire restent incertains.








