Déclarations d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a réaffirmé qu'il restait "vigilant" et qu'il attendait des "réponses claires" sur l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, après avoir déclaré être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter cet accord. Il a indiqué que la Commission européenne avait pris en compte certaines demandes françaises et avait présenté "un élément nouveau" par rapport à l'accord initial, citant notamment une clause de sauvegarde agricole. Il a déclaré défendre les intérêts de la France et a précisé que les réponses attendues devaient être opérationnelles.
Contexte de l'accord
Le traité vise à libéraliser les échanges entre l'Union européenne et les États membres du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay). Le texte a été signé fin 2024 et la Commission européenne en a lancé le processus d'adoption. Des déclarations ont indiqué qu'une signature officielle pourrait intervenir lors d'un sommet du Mercosur programmé le 20 décembre à Rio de Janeiro.
Réactions politiques et syndicales en France
Plusieurs responsables politiques et organisations agricoles ont critiqué les déclarations du président. La ministre française de l'Agriculture a estimé que les garanties obtenues n'étaient pas suffisantes. La FNSEA a qualifié la position présidentielle de reniement et a appelé les eurodéputés français à s'opposer à l'accord. La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont exprimé leur opposition aux accords de libre-échange et ont dénoncé ce qu'elles ont décrit comme une rupture par rapport aux engagements antérieurs.
Enjeux agricoles et économiques
L'accord doit faciliter les exportations européennes de produits industriels et agricoles vers les pays du Mercosur et, simultanément, réduire les droits de douane à l'entrée pour des produits agricoles et alimentaires sud-américains, notamment le bœuf, la volaille, le sucre et le miel. Des représentants du secteur agricole ont souligné que des importations en provenance du Mercosur sont déjà proposées à des prix inférieurs sur certains segments : selon l'Institut de l'élevage, des aloyaux importés du Mercosur peuvent coûter entre 18 % et 32 % de moins que les produits locaux.
Les syndicats agricoles mentionnent que les clauses de sauvegarde prévues ne suffiraient pas, selon eux, à compenser des différences de normes environnementales et sanitaires entre l'Union européenne et certains pays du Mercosur. Parmi les revendications figurent l'obtention de clauses de sauvegarde opérationnelles, la mise en place de "mesures miroirs" pour garantir l'équivalence des normes et le renforcement des contrôles sur les produits importés.
Procédure et étapes suivantes
La Commission européenne a adopté le texte et engagé le processus de ratification par les États membres. Des échanges entre responsables européens et représentants du Mercosur ont conduit à des déclarations de disponibilité pour signer l'accord lors d'un sommet prévu en décembre. La mise en œuvre finale dépendra des décisions des États membres de l'Union européenne et des modalités concrètes d'application des clauses de sauvegarde et des mesures de contrôle mentionnées.








