Situation générale
La France traverse une vague de chaleur intense depuis sept jours, touchant principalement les trois quarts sud et est du territoire. Cet épisode caniculaire, le deuxième de l’été, a d’abord concerné 11 départements du sud avant de s’étendre à la majorité du pays ainsi qu’en Andorre. Le quart nord-ouest demeure relativement épargné mais pourrait être affecté ultérieurement.
Évolution de la vigilance
Météo-France a levé la vigilance rouge canicule dans les derniers départements concernés (Rhône, Drôme, Ardèche, Isère, Aude) jeudi matin, la remplaçant par une vigilance orange sur 75 départements. Ce niveau doit s’étendre à 80 départements vendredi, incluant le Finistère et le Morbihan. Malgré une légère baisse ponctuelle, les températures sont restées à des niveaux caniculaires sur une large partie du pays.
Données météorologiques et événements associés
Des températures très élevées ont été relevées : 41,7°C à Châteaumeillant (Cher), 39,8°C à Nevers (Nièvre) et 39,7°C à Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie). Sur l’arc méditerranéen, des valeurs proches ou supérieures à 40°C ont été observées à Pézenas, Villevieille, Cogolin et Narbonne. Le sud-ouest a également connu une hausse marquée. Le week-end du 15 août pourrait voir une nouvelle intensification, avec des pointes proches de 40°C dans le sud-ouest.
Des épisodes orageux importants ont frappé plusieurs régions. En Bourgogne, l’Yonne a subi de nombreux dégâts, nécessitant l’intervention des pompiers pour des toitures arrachées et des arbres couchés. Dans la Nièvre, plus d’une centaine d’interventions ont été réalisées. Dans le Tarn-et-Garonne, des incendies consécutifs à la foudre ont été signalés, provoquant des coupures d’électricité : jusqu’à 33 500 foyers privés d’alimentation au plus fort des orages ; 7 200 restaient sans électricité le lendemain en Occitanie.
Conséquences agricoles et économiques
La canicule exerce une pression notable sur l’agriculture et l’élevage. Dans le sud-ouest, les cultures et récoltes souffrent de la chaleur et du déficit de précipitations. Les productions de vin et de lait enregistrent des baisses. Dans le Lot, la production laitière a diminué d’environ 10 % lors des pics de chaleur. Face aux incendies ayant touché l’Aude et ravagé plusieurs milliers d’hectares, un fonds d’urgence a été activé pour les agriculteurs concernés.
Pollution et santé publique
En Île-de-France, un épisode persistant de pollution à l’ozone a conduit à des restrictions de circulation. Des épisodes similaires ont été signalés dans d’autres régions. Les risques sanitaires liés à la canicule sont aggravés par l’ozone, tandis que les restrictions liées à la sécheresse ont été renforcées dans certains départements. Depuis la canicule de 2003, la prévention s’est améliorée, mais la chaleur demeure un enjeu majeur de santé publique, responsable d’un excès de mortalité par rapport à d’autres aléas climatiques extrêmes.
Comparaisons historiques et contexte international
Depuis 1947, la France a connu 51 épisodes caniculaires ; celui en cours est le deuxième de l’été. Selon les séries observées depuis 1950, les températures supérieures à 40°C sont devenues plus fréquentes au XXIe siècle que par le passé. Entre le 9 et le 12 août 2025, 266 stations météo en France ont enregistré au moins une fois 40°C ou plus, davantage que durant toute la seconde moitié du XXe siècle. Des épisodes de chaleur et des alertes similaires sont signalés dans d’autres pays européens (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Balkans). Le changement climatique est cité comme facteur d’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces événements.
Perspectives
Les prévisions de Météo-France annoncent la persistance de la canicule au moins jusqu’à la mi-août, avec un nouveau pic de chaleur attendu autour du week-end du 15 août et les jours suivants dans plusieurs régions.