Contexte
Des agriculteurs et éleveurs grecs ont organisé des blocages routiers et portuaires pour protester contre des retards de versement de subventions agricoles et des difficultés économiques du secteur. Les mobilisations faisaient suite à un scandale de fraude aux aides de l'Union européenne qui a entraîné des retards de paiement.
Échelle et localisation des actions
Les organisateurs ont indiqué la présence de plus de 20 000 tracteurs déployés sur les principales routes du pays, avec jusqu'à 55 points de blocage recensés. Les manifestations ont affecté des axes majeurs, dont des portions de l'autoroute Athènes–Thessalonique, et ont provoqué des redirections de la circulation.
En Crète, des agriculteurs ont occupé les aéroports internationaux, entraînant des annulations et des retards de vols. L'aéroport d'Héraklion a repris ses opérations après le départ des manifestants. Les organisateurs ont également annoncé le blocage du port de Volos pour une mobilisation conjointe d'agriculteurs, d'éleveurs et de pêcheurs.
Incidents et déploiement des forces de l'ordre
Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu, notamment en Crète, où des heurts ont conduit à l'envoi de renforts de police depuis Athènes. Des images et rapports font état de jets de projectiles et d'altercations ponctuelles. Les autorités ont mis en place des mesures de sécurité et des contournements routiers pour maintenir la circulation.
Revendications des manifestants et situation économique
Les manifestants réclament le versement des subventions européennes retardées, estimant que ces aides sont nécessaires à la viabilité de leurs exploitations. Ils évoquent également la faiblesse des prix de vente de leurs produits et la hausse des coûts de production, ainsi que des pertes liées à une épidémie de variole ovine. Des producteurs ont fourni des exemples chiffrés pour illustrer l'écart entre coûts et recettes, citant, par exemple, une production de poires coûtant 31 000 euros par an pour des recettes de 27 000 euros.
Réponse du gouvernement et action judiciaire
Le gouvernement a annoncé l'allocation de fonds supplémentaires et s'est déclaré disposé au dialogue avec les représentants des agriculteurs, tout en appelant à éviter des actions susceptibles de perturber davantage les infrastructures. Le Premier ministre a exprimé l'ouverture au dialogue et a mis en garde contre des manifestations incontrôlées.
Parallèlement, le Parquet européen a annoncé l'ouverture d'une enquête relative à des détournements présumés des aides de la PAC, signalée au printemps. Les autorités grecques estiment que des montants supérieurs à 30 millions d'euros pourraient avoir été détournés par des demandes frauduleuses. La dirigeante du Parquet européen a déclaré son engagement à poursuivre l'enquête et les poursuites nécessaires.
Calendrier et perspectives
Les mobilisations se sont intensifiées à la fin novembre et se sont prolongées en décembre, avec des actions planifiées touchant des infrastructures terrestres et maritimes. Les discussions entre représentants des agriculteurs et autorités sont en cours et conditionneront l'évolution des blocages.








