Condamnations dans l'affaire des assistants européens du Rassemblement National
Le 31 mars 2025, le tribunal de Paris a rendu son verdict dans l'affaire des assistants européens du Rassemblement National, anciennement le Front National (FN). Vingt-quatre personnes, dont Marine Le Pen, ont été jugées pour détournement de fonds publics, ayant crée un système permettant de rémunérer certains collaborateurs du parti via le Parlement européen.
Condamnations significatives
Marine Le Pen a reçu la peine la plus sévère : cinq ans d'inéligibilité avec application immédiate et quatre ans d'emprisonnement dont deux avec bracelet électronique. Son avocat a annoncé un appel.
Louis Aliot, maire de Perpignan, a été condamné à 18 mois de prison, dont six fermes aménagés en bracelet électronique, et une inéligibilité de trois ans sans application immédiate, lui permettant de conserver son mandat.
Nicolas Bay, ancien eurodéputé, a écopé de douze mois de prison et trois ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, perdant ainsi son mandat de conseiller régional.
Wallerand de Saint-Just, ex-trésorier, a été condamné à trois ans de prison et d'inéligibilité, toutes deux avec des parties sous bracelet électronique ou sursis.
D'autres anciens eurodéputés et assistants parlementaires ont également été condamnés à des peines de prison similaires et à des périodes d'inéligibilité.
Réactions à la condamnation de Marine Le Pen
La condamnation de Marine Le Pen a suscité de vives réactions chez les membres du Rassemblement National, qui dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique. Julien Leonardelli et Romain Lopez, élus du parti, ont exprimé publiquement leur soutien à Le Pen. De leur côté, les représentants de La France Insoumise et d'autres partis ont souligné la gravité des faits reprochés.
Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, a défendu la justice et la séparation des pouvoirs chez les critiques venant du RN quant à la condamnation perçue comme politique.
Procès "Carton Rouge" de l'escroquerie aux diamants et cryptomonnaies
Le même jour, le tribunal de Nancy a prononcé des verdicts dans l'affaire "Carton Rouge", une vaste escroquerie financière impliquant la vente de diamants et d'actifs en cryptomonnaies. Cette affaire a concerné plus d'un millier de victimes et s'est déroulée de 2016 à 2018, culminant en 28 millions d'euros de préjudice.
Mickaël Ibgui, identifié comme le chef de l'organisation, a été condamné à huit ans de prison et fait l'objet d'un mandat d'arrêt.
Youval Timsit, une figure clé du réseau, a reçu une peine de sept ans.
Fabrice Houta et Fabrice Journo, impliqués dans l'organisation, ont chacun été condamnés à cinq ans de prison.
Les prévenus faisaient face à des charges de fraude et certaines de blanchiment. Plusieurs d'entre eux ont également reçu des interdictions d'exercer des activités commerciales.
La procédure a permis de saisir 2,8 millions d'euros, et les condamnés ont été sommés de dédommager les victimes, bien qu'un appel soit envisagé.
Conclusion
Les deux procès soulignent les enjeux politiques et financiers autour des détournements de fonds et d'arnaques, avec de sévères répercussions pour les responsables impliqués et un sens de justice pour les victimes de ces fraudes.