Résumé des chiffres
Depuis le 1er janvier 2022, plus de 16 000 personnes ont été tuées et environ 7 000 blessées dans des violences armées en Haïti, selon le suivi des Nations unies. Le 2 octobre 2025, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, a présenté ces données devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.
Contexte et situation humanitaire
La violence armée en Haïti est liée à des groupes armés non étatiques qualifiés de gangs, qui opèrent dans plusieurs zones urbaines, y compris la quasi-totalité de la capitale, Port‑au‑Prince. Des épisodes récurrents d'instabilité politique aggravent l'insécurité et affectent la vie quotidienne de la population.
Les Nations unies ont indiqué qu'environ 1,3 million de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays en raison de ces violences. Les évaluations humanitaires estiment qu'environ six millions de personnes, dont près de 3,3 millions d'enfants, ont besoin d'une assistance urgente.
Évolution des violences et bilan récent
Le suivi des violences mené depuis le 1er janvier 2022 a permis d'établir un total de plus de 16 000 morts et approximativement 7 000 blessés. Les Nations unies ont signalé que plus de 3 000 personnes sont mortes au cours du premier semestre 2025 dans des violences liées aux gangs.
Des opérations menées par des acteurs étatiques ont également entraîné des pertes. À partir de mars 2025, les autorités ont intensifié l'utilisation de drones armés dans certaines opérations antigang à Port‑au‑Prince. À la mi-septembre 2025, les frappes de drones avaient été imputées à au moins 559 décès, dont 11 enfants, d'après les éléments présentés par le Haut-Commissaire.
Par ailleurs, des unités policières spécialisées ont été accusées d'exécutions sommaires : 174 personnes auraient été tuées dans ce contexte au cours de l'année rapportée. Des groupes d'autodéfense et des foules organisées ont aussi tué plus de 500 personnes supposées appartenir à des gangs, des actions qui auraient bénéficié d'un soutien policier présumé.
Réponses et dispositifs internationaux
En 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé la création d'une Mission multinationale de sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya, destinée à appuyer les capacités de la police haïtienne. La MMAS a été déployée avec des effectifs et des ressources inférieurs aux objectifs initiaux : environ 1 000 agents déployés sur les 2 500 escomptés, selon les rapports disponibles.
Fin septembre 2025, le Conseil de sécurité a donné son accord pour transformer la mission multinationale de soutien à la police haïtienne en une force destinée à des opérations antigang plus robustes. Cette transformation doit être accompagnée de la création d'un bureau de soutien des Nations unies visant à coordonner l'appui international.
Questions relatives aux droits humains
Les acteurs internationaux et nationaux insistent pour que les opérations visant à rétablir la sécurité respectent les normes en matière de droits humains. L'usage des drones armés, les exécutions sommaires imputées à des unités de police et les violences perpétrées par des groupes d'autodéfense soulèvent des préoccupations quant au respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
Chronologie synthétique
- 1er janvier 2022 : début du suivi des violences liées aux gangs par les Nations unies, point de départ des statistiques citées.
- 2023 : approbation de la Mission multinationale de sécurité (MMAS) par le Conseil de sécurité, dirigée par le Kenya.
- Mars 2025 : intensification signalée de l'utilisation de drones armés par les autorités dans des opérations antigang.
- Premier semestre 2025 : plus de 3 000 décès déclarés dans les violences.
- Mi-septembre 2025 : bilan provisoire des frappes de drones faisant au moins 559 morts, dont 11 enfants.
- Fin septembre 2025 : approbation par le Conseil de sécurité de la transformation de la mission en force antigang et proposition de création d'un bureau de soutien de l'ONU.
- 2 octobre 2025 : présentation des chiffres par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.
Données clés
- Plus de 16 000 morts et environ 7 000 blessés depuis le 1er janvier 2022 (suivi des Nations unies).
- Environ 1,3 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays.
- Besoin d'aide humanitaire pour environ six millions de personnes, dont 3,3 millions d'enfants.
- MMAS déployée en 2023 avec des effectifs inférieurs aux objectifs initiaux.
Observations finales
Les informations présentées ci-dessus synthétisent les chiffres et les faits rendus publics lors d'interventions et de rapports internationaux. Elles décrivent l'ampleur des violences, les déplacements et les réponses civiles, policières et internationales rapportées par les organismes impliqués.