Contexte
La Tanzanie a organisé des élections présidentielles et législatives le mercredi 29 octobre 2025. Le scrutin s’est tenu dans un climat tendu : plusieurs formations d’opposition ont été exclues ou ont vu leurs candidats disqualifiés sur la partie continentale, et des dirigeants de l’opposition ont été arrêtés ou inculpés avant le vote.
Déroulement des événements
Le jour du scrutin et dans les jours qui ont suivi, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Dar es Salaam et à Mwanza. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été signalés, avec des tirs et des incendies d’installations publiques rapportés par plusieurs sources.
Le parti d’opposition Chadema a revendiqué un bilan d’environ 700 morts, en présentant des chiffres pour plusieurs centres urbains (environ 350 à Dar es Salaam et plus de 200 à Mwanza) et en invoquant d’autres localités pour atteindre ce total. Ces chiffres n’ont pas été vérifiés de manière indépendante. Des sources diplomatiques et sécuritaires évoquent des bilans variables, parfois évoquant des centaines de morts, tandis que d’autres rapports font état de nombres moindres ou restent non confirmés.
Bilans et difficultés de vérification
La vérification des bilans a été compliquée par des restrictions d’accès à Internet et la réticence de plusieurs hôpitaux et centres de santé à communiquer. La circulation d’informations a été limitée, entravant la confirmation indépendante des chiffres de victimes et des disparitions alléguées.
Réactions nationales et internationales
Les autorités ont rejeté les allégations d’un usage excessif de la force, parlant d’incidents isolés et déclarant n’avoir aucun bilan officiel consolidé. Des responsables militaires et policiers ont appelé à la retenue et qualifié certains manifestants de criminels.
Au niveau international, le secrétaire général des Nations unies et le Haut‑Commissariat aux droits de l’homme ont demandé des enquêtes « minutieuses et impartiales » sur les allégations d’usage excessif de la force. Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont signalé des arrestations et des disparitions en amont du scrutin et des bilans faisant état de dizaines à plusieurs centaines de morts selon les sources.
Effets sur le processus électoral et perspectives
Le dépouillement s’est poursuivi alors que la violence était toujours présente dans certaines zones. La télévision nationale a diffusé des résultats donnant une large victoire au parti au pouvoir, le CCM, dans plusieurs circonscriptions. Sur l’archipel de Zanzibar, la victoire du parti au pouvoir aux élections locales a été contestée par l’ACT‑Wazalendo, qui a dénoncé des irrégularités et demandé l’organisation d’un nouveau scrutin.
Les restrictions d’accès à Internet, la présence renforcée des forces de sécurité et le refus de certains établissements de santé de communiquer continuent d’entraver la documentation indépendante des faits. Les demandes d’enquêtes internationales et les appels à la retenue cherchent à établir des responsabilités et à prévenir une nouvelle escalade. La publication de bilans vérifiés et les suites judiciaires ou politiques détermineront l’évolution du contexte post‑électoral.








