Contexte de la visite
Le président de la République française, Emmanuel Macron, est attendu à Mayotte ce lundi, où il atterrira à Mamoudzou vers 08h30 locales (07h30 heure de Paris). Ce déplacement marque le début d’une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l’océan Indien, incluant La Réunion, Madagascar et Maurice. Ce voyage intervient quatre mois après le passage du cyclone Chido, qui a causé la mort de 40 personnes et engendré des dégâts estimés à 3,5 milliards d’euros le 14 décembre de l'année précédente.
Objectifs de la visite
Emmanuel Macron avait promis de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction" de Mayotte, un territoire déjà fragilisé avant le cyclone. La visite souligne l'engagement de l'État à faire de l'archipel un endroit mieux préparé pour l'avenir.
Le président arrive avec un projet de loi de programmation visant la "refondation" de l'archipel. Ce texte, finalisé à la dernière minute, cible plusieurs enjeux : la lutte contre l'immigration clandestine, l'habitat illégal, l'insécurité, et le soutien à l'économie locale. Un Conseil des ministres spécial, présidé en visioconférence depuis l'avion en direction de La Réunion, doit entériner ce projet.
Défis et attentes
Quatre mois après le cyclone, la situation à Mayotte demeure critique. Bien que les réseaux d'eau, d'électricité, et de télécommunications aient été rétablis, les efforts de reconstruction stagnent. Malgré l'adoption en février d'une loi d'urgence facilitant les règles d'urbanisme et offrant des avantages fiscaux, les travaux avancent lentement en raison de financements insuffisants, d'une coordination difficile et d'une pénurie de matériaux. Près d'un tiers de la population, notamment des immigrants en situation irrégulière venus des Comores voisines, continue de vivre dans des conditions précaires.
Réactions et contexte politique
Le climat social est tendu à Mayotte, où la population attend des actions concrètes de l'État français, exacerbée par les résultats du second tour de la présidentielle 2022 où Marine Le Pen avait réalisé un score important (59%). Les membres du Rassemblement National ont exprimé leur volonté de voir l'État agir plus rapidement. Emmanuel Macron, lors d'une précédente visite en décembre, avait réagi aux critiques locales en réaffirmant la présence française comme une nécessité.
Le projet de loi de programmation inclut un durcissement pour l'obtention de titres de séjour et une extension de l'aide au retour volontaire. Il prévoit aussi des mesures pour faciliter les évacuations d'habitats insalubres et les saisies d'armes dans cet environnement marqué par l'insécurité.
Conséquences économiques
Le projet de loi envisage que Mayotte devienne une zone franche globale, bénéficiant de larges abattements fiscaux pour stimuler l'économie locale, où le taux de chômage atteint 37% et le niveau de vie est bien en deçà de la moyenne française. Cette mesure vise à créer un environnement plus propice à la relance économique post-cyclone.