Contexte et Objectifs de la Visite
Le 15 juin 2025, le président français Emmanuel Macron s'est rendu au Groenland, devenant ainsi le premier chef d'État étranger à visiter ce territoire arctique autonome du Danemark depuis les déclarations du président américain Donald Trump exprimant l'intention d'annexer l'île. Le Groenland, riche en métaux rares et grand comme quatre fois la France, est couvert à 80 % de glace.
L'objectif de la visite d'Emmanuel Macron était double : d'une part, il souhaitait exprimer la « solidarité européenne » envers ce territoire dans le cadre des menaces américaines, et d'autre part, aborder des problématiques telles que la croissance économique, l'urgence climatique, et l'éducation. En compagnie de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du chef du gouvernement groenlandais Jens-Frederik Nielsen, il a affirmé le soutien de la France et de l'Union européenne à la souveraineté du Groenland.
Les Ambitions Américaines
Le président Trump, invoquant des raisons de "sécurité internationale", a manifesté un intérêt pour l'annexion du Groenland, n'excluant pas des actions militaires pour atteindre cet objectif. Cette position a suscité opposition et désaccords, notamment de la part des responsables groenlandais, inuits et danois qui ont clairement affirmé que le Groenland "n’est pas à vendre".
Réactions Européennes
Lors de sa visite, Emmanuel Macron a visité une frégate danoise et s'est entretenu avec les dirigeants danois et groenlandais à bord. Il a également exprimé son désaccord avec la volonté du président Trump, soulignant que de telles ambitions « ne se font pas entre alliés ». Mette Frederiksen, Première ministre danoise, a salué cette visite comme un "témoignage concret de l'unité européenne."
Face aux tensions croissantes et à l'importance géostratégique de l'Arctique, l'OTAN a annoncé l'installation d'un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes en Norvège. Parallèlement, le Danemark a révélé un investissement de deux milliards d'euros pour renforcer la sécurité dans cette région. La France aussi, sous la houlette de Macron, a exprimé son intention de renforcer la coopération militaire, notamment à travers des exercices conjoints.
Aspects Environnementaux et Économiques
Macron a prévu de visiter un glacier au mont Nunatarsuaq pour évaluer les effets du réchauffement climatique, bien que les conditions météorologiques incertaines menaçaient cette excursion. Entre le 15 et le 21 mai, une vague de chaleur record a augmenté la fonte des glaces au Groenland de 17 fois par rapport à la moyenne historique. La France envisage un engagement accru dans la recherche environnementale, s'inspirant des travaux de l'explorateur Paul-Émile Victor.
En matière économique, le Groenland et l'Union européenne envisagent de renforcer leur partenariat sur les métaux stratégiques, cruciaux pour l'Europe. La France, dans cette optique, a également annoncé l'ouverture d'un consulat général à Nuuk pour renforcer les liens avec les Groenlandais.
Conclusion
La visite d'Emmanuel Macron au Groenland s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les ambitions américaines et les préoccupations environnementales. La France, aux côtés de l'Union européenne, se positionne fermement en soutien de la souveraineté groenlandaise, accentuant la coopération stratégique et environnementale avec la région arctique.