Contexte
Le 16 décembre 2025, Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille dans un déplacement axé sur la sécurité, la lutte contre le narcotrafic et la régulation des réseaux sociaux. Ce déplacement intervient après l'assassinat, le 13 novembre, de Mehdi Kessaci, ciblé alors que son frère Amine Kessaci mène des actions publiques contre le trafic de stupéfiants. D'autres faits violents liés au narcotrafic ont été signalés dans la période suivante.
Programme de la visite
La visite a débuté par un échange organisé par le quotidien La Provence, consacré à la régulation des réseaux sociaux et à la démocratie numérique. Le président a ensuite effectué un recueillement sur la tombe de Mehdi Kessaci. Dans la journée il a inauguré l'extension de la prison des Baumettes et un nouveau commissariat couvrant les 13e et 14e arrondissements, et s'est rendu sur le chantier d'extension de la gare Saint-Charles.
Mesures annoncées et orientations politiques
Le chef de l'État a réaffirmé l'intensification des actions contre les réseaux de trafic de stupéfiants, évoquant des mesures destinées à cibler les têtes de réseau, y compris par la coopération internationale et la saisie d'avoirs. Il a également annoncé une hausse de l'amende forfaitaire délictuelle pour consommation de stupéfiants, portée à 500 euros selon les déclarations faites lors de son intervention.
Depuis l'assassinat visé, l'exécutif a tenu plusieurs réunions ministérielles consacrées à l'application de la loi dite « narcotrafic » et au renforcement des moyens policiers et judiciaires. L'Élysée a indiqué que, sur les effectifs annoncés, 350 policiers sur 500 étaient déjà déployés dans le département des Bouches-du-Rhône. Des renforts judiciaires sont également prévus, avec une augmentation du nombre de magistrats dédiés.
Le président a par ailleurs écarté l'implantation du nouveau Parquet national contre la criminalité organisée (Pnaco) à Marseille, estimant que cet organe devait rester à Paris.
Plan « Marseille en grand » et suivi
Le déplacement a servi à faire le point sur le plan « Marseille en grand », lancé en 2021. L'État a communiqué l'avancement de plusieurs chantiers : livraison d'établissements scolaires, projets en cours, et engagement des crédits. La Cour des comptes avait, en octobre 2024, critiqué le suivi et la cohérence de ce plan, point qui a été évoqué lors des échanges administratifs et politiques précédant la visite.
L'exécutif a annoncé des avancées chiffrées : une part importante des crédits engagée, la livraison de plusieurs écoles, et l'arrivée de renforts policiers dans le département. Des investissements d'infrastructure, dont l'extension prévue de la gare Saint-Charles, ont également été mentionnés.
Réactions locales et initiatives citoyennes
Plusieurs habitants ont exprimé un sentiment de scepticisme quant à l'impact des annonces et des visites officielles, estimant que des mesures structurelles et sociales étaient nécessaires pour prévenir l'enracinement des réseaux. Des acteurs locaux ont demandé des investissements dans les services publics et les dispositifs de prévention à destination des jeunes.
Le maire de Marseille a réitéré sa demande d'implantation du parquet national spécialisé à Marseille et demandé des effectifs stables de police judiciaire pour remonter les pistes de blanchiment. Amine Kessaci a lancé un appel à la mise en place d'une « convention citoyenne » pour associer les habitants à la lutte contre le narcotrafic.
Parallèlement, des organisations professionnelles et syndicales ont annoncé des rassemblements à Marseille en lien avec des revendications sur les missions et les moyens des services pénitentiaires et judiciaires.
Données et perspectives
Selon des décomptes publiés avant la visite, le nombre de décès liés aux violences du narcotrafic dans le département avait évolué au fil des années. Les autorités ont placé la lutte contre le trafic au rang de priorité nationale, combinant actions policières, mesures judiciaires et projets d'investissement local. L'État a indiqué vouloir maintenir un suivi des réalisations et des chantiers pour évaluer la mise en œuvre des mesures annoncées.








