Contexte
Le pape Léon XIV a effectué une visite de 48 heures au Liban, arrivée le 30 novembre 2025. La visite s'est déroulée dans un contexte marqué par les conséquences de l'explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020, des tensions transfrontalières avec Israël et une crise économique prolongée débutée en 2019.
Déroulement de la visite
Arrivée et cérémonie d'accueil
À son arrivée, le pape a reçu un accueil officiel comprenant une escorte aérienne, 21 coups de canon et des salves de sirènes au port de Beyrouth. Des manifestations publiques ont accompagné son déplacement dans la capitale.
Rencontres religieuses et discours
Le programme a inclus une visite au monastère d'Annaya, site de la tombe de Saint Charbel Makhlouf, suivie d'un discours devant évêques, prêtres et religieux au sanctuaire de Harissa, au pied de la statue de Notre-Dame du Liban.
Une prière interreligieuse a eu lieu sur la place des Martyrs à Beyrouth, réunissant des représentants chrétiens et musulmans du pays. Lors de cette rencontre, des lectures religieuses ont été échangées et une plantation d'olivier a été réalisée en tant que symbole.
Le pape a également rencontré des jeunes au patriarcat de Bkerké et a adressé des exhortations à la population et aux responsables politiques sur la nécessité d'engagement envers le pays.
Rencontre avec les victimes et actions locales
La visite a comporté un déplacement au port de Beyrouth, site de l'explosion du 4 août 2020. Le convoi s'est rendu auprès de victimes et de représentants d'associations locales. Parmi les personnes rencontrées figuraient le père Hani Tawk et son épouse, qui avaient apporté une assistance aux blessés et aux familles après l'explosion. Ils ont contribué à la mise en place d'une cuisine solidaire appelée "la cuisine de Mariam", qui sert des repas sans condition d'accès, et d'une association de victimes.
Les bilans liés à l'explosion du port mentionnés au cours de la visite incluent 263 décès, environ 7 000 blessés dont 2 000 personnes ayant gardé des séquelles invalidantes, et la destruction d'environ 70 000 logements.
Messages et positions exprimés
Le pape a appelé les Libanais à demeurer dans le pays et à oeuvrer pour la réconciliation nationale. Il a demandé aux responsables politiques de se mettre au service de la population et a souligné la nécessité de courage pour rester ou revenir au pays.
Lors d'une rencontre interconfessionnelle, il a rappelé la tradition libanaise de coexistence religieuse et a invité au dialogue entre communautés.
Sécurité et réactions
Le convoi papal a traversé des zones sensibles, notamment la banlieue sud de Beyrouth, où des groupes locaux se sont rassemblés pour l'accueil. Des tensions régionales ont été signalées avant et pendant la visite : une frappe israélienne avait visé la banlieue sud une semaine avant le voyage, entraînant la mort d'un responsable militaire du Hezbollah, et des frappes israéliennes se sont poursuivies malgré un cessez‑le‑feu antérieur. Le Hezbollah a demandé au pape de condamner ce qu'il a qualifié d'agressions.
Situation socio‑économique et enjeux démographiques
Les intervenants ont rappelé que la crise économique débutée en 2019 a accentué des flux d'émigration. Un centre de recherche cité lors de la visite a estimé que 800 000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population du pays est estimée à environ 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens. Les chrétiens représentent une part importante de la population libanaise, et leur émigration a été relevée parmi les évolutions démographiques récentes.
Le partage institutionnel du pouvoir, établi depuis l'indépendance, maintient une répartition confessionnelle des principales fonctions étatiques, notamment l'exigence que le président de la République soit un chrétien maronite.
Références historiques
La visite de Léon XIV est intervenue après des épisodes de conflit internes et régionaux, et s'inscrit dans la lignée de visites papales antérieures au Liban, notamment celles de Jean‑Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012.








