Déroulement de la visite
Le président de la République a prévu d'ouvrir sa journée à Marseille par un échange avec des lecteurs du quotidien La Provence sur la thématique de la démocratie et des réseaux sociaux, notamment la proposition d'interdiction de l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ou 16 ans. Cet échange s'inscrit dans une série de rencontres similaires tenues récemment dans d'autres villes.
Au cours de sa visite, il est également programmé l'inauguration d'un commissariat et l'ouverture d'une phase d'agrandissement de la maison d'arrêt des Baumettes. Le chef de l'État se rendra enfin sur le chantier d'extension de la gare Saint-Charles.
Contexte sécuritaire et raisons de l'attention gouvernementale
La visite intervient alors que les autorités ont placé la lutte contre le narcotrafic au centre de leurs priorités pour la région. Cette orientation a été renforcée après l'assassinat de Mehdi Kessaci, survenu le 13 novembre, événement qui a déclenché des réunions ministérielles à l'Élysée et une intensification des actions annoncées par le gouvernement.
Le ministre de l'Intérieur a déclaré: «C'est une guerre que nous menons.» Le président a affirmé: «L'État gagnera cette nouvelle bataille.» Les autorités présentent la lutte contre le narcotrafic comme une priorité comparée à d'autres enjeux de sécurité publique.
Données et évolution des violences liées au trafic de drogue
Selon les bilans communiqués par les autorités et les médias, 17 personnes sont mortes dans des violences liées au trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône depuis janvier de l'année en cours, contre 24 en 2024 et 50 en 2023. Des observateurs notent la présence d'organisations structurées, dont la DZ Mafia, qui influent sur la dynamique des violences entre groupes.
Plan "Marseille en grand" et projets d'investissement
Le président suivra l'exécution du plan «Marseille en grand», lancé en 2021 avec un engagement financier de l'État de l'ordre de cinq milliards d'euros. L'Élysée indique que les deux tiers des crédits prévus sont engagés, citant la livraison de 15 écoles, des projets en cours sur 86 autres établissements et le renforcement des effectifs de police régionaux, avec 350 policiers supplémentaires mentionnés.
La Cour des comptes a, pour sa part, signalé en octobre 2024 des faiblesses dans le suivi et la cohérence de ce plan, évoquant un suivi qu'elle a qualifié d'«indigent» et un «défaut de cohérence» pour certains volets.
Le chantier d'extension de la gare Saint-Charles est présenté comme un investissement majeur, chiffré à environ 3,6 milliards d'euros, comprenant une gare souterraine et des aménagements d'espaces urbains.
Réactions locales et demandes d'annonces
Le maire de Marseille a demandé des mesures supplémentaires et des «annonces fortes» à l'occasion de la visite présidentielle. Des représentants de l'exécutif national ont répondu en insistant sur le niveau d'engagement de l'État et en rappelant les montants déjà alloués.
Amine Kessaci, frère de la victime Mehdi Kessaci, a exprimé publiquement son point de vue en rejetant l'idée que la mort de son frère constitue un «point de bascule» dans la spirale de la violence liée au narcotrafic. Il a attribué l'aggravation de la situation à des choix antérieurs en matière de présence policière locale et d'investissement social.
Des familles de victimes, dont celle d'un adolescent dont le corps a été trouvé incendié fin novembre, ont souhaité être reçues; l'Élysée n'a pas précisé si des rencontres seraient organisées.
Actions institutionnelles récentes
Depuis l'assassinat mentionné, le chef de l'État a réuni à plusieurs reprises des ministres et acteurs concernés afin de coordonner les réponses nationales et locales. Les annonces et inaugurations prévues visent à articuler des mesures de sécurité et des projets d'investissement urbain dans la métropole marseillaise.








