Introduction
Le 11 novembre commémore l'armistice mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale et constitue une journée officielle d'hommage aux personnes « mortes pour la France ». La journée donne lieu à des cérémonies nationales et locales, à des rituels symboliques et à des débats mémoriels dont les formes ont évolué au XXe et au XXIe siècle.
L'armistice et ses suites
L'accord d'armistice conclu en forêt de Compiègne a mis fin aux combats de la Première Guerre mondiale et entraîné un cessez‑le‑feu effectif à 11 heures le 11 novembre 1918. La fin juridique du conflit a été consacrée par la signature du traité de Versailles le 28 juin 1919.
Symboles et commémorations initiales
Après la guerre, des pratiques et des lieux de mémoire ont été institués. L'inhumation d'un soldat français non identifié sous l'Arc de Triomphe en janvier 1921 a donné lieu à un rituel central du souvenir. Le 11 novembre a été fixé comme journée nationale par la loi du 24 octobre 1922. Le ravivage de la flamme sous l'Arc de Triomphe, la minute de silence, le dépôt de gerbes et l'usage de symboles tels que le bleuet de France sont des éléments établis des commémorations.
Évolution législative et mémorielle
Le régime des commémorations a évolué après 1945. Des dispositifs et prises de parole publics ont progressivement élargi l'hommage afin d'y inclure les morts liés à d'autres conflits et engagements. Une loi du 28 février 2012 a explicitement étendu l'hommage du 11 novembre à l'ensemble des personnes « mortes pour la France », civiles et militaires, au titre de conflits anciens ou actuels. Ces évolutions ont conduit à l'inauguration de monuments et de dispositifs rappelant les morts en opérations extérieures et dans d'autres circonstances.
Pratiques contemporaines des commémorations
Les cérémonies nationales et locales s'articulent autour de dépôts de gerbes, du ravivage de la flamme, de lectures de messages officiels, d'hommages à la tombe du Soldat inconnu et d'instants de recueillement marqués souvent par des sonneries et une minute de silence à 11 heures. Un réseau dense de monuments aux morts, érigés principalement dans les années 1920, constitue des lieux centraux pour ces commémorations dans de nombreuses communes.
Des initiatives numériques complètent ces pratiques : bases de données, mémoriaux virtuels et répertoires nominatif départementaux permettent la consultation de listes de personnes déclarées « mortes pour la France » et contribuent à la recherche locale et à l'enseignement.
Commémorations nationales récentes
Lors des commémorations du 11 novembre 2025, le président de la République a présidé les hommages officiels et a participé aux rituels associés au Soldat inconnu, notamment le ravivage de la flamme sous l'Arc de Triomphe. L'association du Bleuet de France a été mise à l'honneur à l'occasion de son centenaire. Des dépôts symboliques ont accompagné la cérémonie nationale, incluant le dépôt d'une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau et le placement d'urnes contenant de la terre prélevée sur des sites funéraires et mémoriaux de la Première Guerre mondiale.
Une plaque rendant hommage aux Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale (« Malgré‑Nous ») a été dévoilée à l'Hôtel national des Invalides. Ce geste a été présenté par des responsables comme une reconnaissance visant à inscrire cet épisode dans les dispositifs de mémoire et d'enseignement.
Exemples de cérémonies et de calendriers locaux
De nombreuses cérémonies locales se tiennent dans les communes, associant élus, représentants des forces armées et de sécurité, associations d'anciens combattants, porte‑drapeaux et établissements scolaires. Les exemples suivants illustrent des modalités observées lors des commémorations de 2025 :
Langon (Gironde) : une cérémonie devant le monument aux morts a réuni des élèves, des parents, des enseignants, des associations et des services de sécurité. Des élèves de CM2 de l'école élémentaire Saint‑Exupéry ont participé en chantant deux couplets de La Marseillaise et en déposant des roses devant le monument. Les chorales locales ont pris part aux chants et un lâcher de colombes a accompagné l'exécution de l'hymne. La présence de Jeunes Sapeurs‑Pompiers, de représentants de la Sécurité civile, d'associations patriotiques, de porte‑drapeaux, des gendarmes et de la police municipale a été signalée.
Autrey‑lès‑Gray : la cérémonie a été suivie de distinctions. Le sergent‑chef Didier Magny et l'adjudant‑chef David Paré ont été décorés pour trente ans de service, et plusieurs personnes ont reçu des diplômes en reconnaissance de leur engagement.
Colmar : la cérémonie sur la place du 2‑Février a inclus des contributions culturelles locales. Une douzaine de danseuses du centre d'enseignement et de recherche artistique (Cerac) ont été programmées pour intervenir en clôture, et un dispositif d'illumination par bougies a été annoncé.
D'autres communes ont associé aux cérémonies des interventions d'élèves, des lectures, des dépôts de gerbes et des ravivages de la flamme, conformément aux pratiques nationales. Certaines commémorations locales ont également inclus des remises de distinctions individuelles.
Mémoire locale, situations particulières et données historiques
Les régions ayant connu des statuts politiques et administratifs particuliers, comme l'Alsace et la Moselle, soulèvent des questions spécifiques. Un nombre important d'habitants de ces territoires a été incorporé de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Les évaluations du nombre de ces « Malgré‑Nous » varient selon les sources : des ordres de grandeur fréquemment cités mentionnent environ 130 000 incorporés de force et des estimations des pertes et disparitions incluant des valeurs telles que 30 000 morts et 10 000–12 000 portés disparus ; certaines sources évoquent jusqu'à 40 000 personnes n'étant pas revenues. Ces chiffres font l'objet de travaux historiques et d'analyses et demeurent discutés.
Initiatives pédagogiques et culturelles
Des actions pédagogiques et culturelles accompagnent les commémorations : lectures, expositions, interventions dans les établissements scolaires, concerts et publications. Ces actions visent à associer des publics variés à la transmission de la mémoire et à intégrer des ressources pédagogiques dans l'enseignement.
Climat et phénomènes observés autour des commémorations
Une tempête solaire d'ampleur a entraîné une éruption coronale et a favorisé l'apparition d'aurores boréales visibles depuis plusieurs régions de France. Des observations ont signalé la présence d'aurores sur plusieurs nuits successives, notamment dans le nord et l'est du pays.
Aspects réglementaires et pratiques liés au jour férié
Le 11 novembre est un jour férié en France. Les administrations et la plupart des services publics sont fermés. En l'absence d'une interdiction générale d'ouverture des commerces (à l'exception du 1er mai), l'ouverture des établissements commerciaux ce jour‑là dépend de conventions collectives, d'accords de branche ou de décisions d'employeurs. Les réseaux de transport adaptent leurs horaires et fréquences aux contraintes logistiques et aux cérémonies.
Conclusion
Le 11 novembre articule un repère historique — l'arrêt des combats de la Première Guerre mondiale — et des pratiques commémoratives nationales et locales. Les rituels traditionnels coexistent avec des initiatives éducatives et numériques et s'inscrivent dans des débats et des évolutions législatives visant à assurer la reconnaissance et la transmission des mémoires liées aux conflits.








