Contexte des Manifestations
Le 28 juin, environ 140 000 personnes ont manifesté en Serbie pour demander des élections législatives anticipées. Le mouvement de contestation, dirigé par les étudiants, a débuté après l'effondrement de l'auvent en béton de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024, entraînant la mort de 16 personnes, dont deux enfants. Cet incident tragique a été largement attribué à une corruption enracinée et a intensifié les frustrations envers le gouvernement populiste actuel qui n'a pas mené d'enquête indépendante.
Manifestations et Revendications
À partir de 18h00 (16h00 GMT), les manifestants se sont rassemblés sur la plus grande place de Belgrade et dans les rues avoisinantes, brandissant des drapeaux nationaux et des banderoles symbolisant diverses localités serbes. Les étudiants à la tête du mouvement ont formulé plusieurs exigences, notamment une enquête indépendante et la tenue d'élections anticipées depuis mai dernier.
Lors de cette manifestation, la police a estimé le nombre de participants à 36 000, cependant, des observateurs indépendants et des images aériennes suggèrent une participation de l'ordre de 140 000 personnes, ce qui en ferait le plus grand rassemblement depuis celui du 15 mars qui avait attiré 300 000 personnes.
Tensions et Heurts
Bien que les manifestations soient généralement pacifiques, des heurts ont éclaté en soirée entre manifestants et forces de l'ordre, ces dernières ayant recours à des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Le président serbe Aleksandar Vucic avait évoqué la probabilité de violences le matin même. Les étudiants, tout en appelant à une désobéissance civile pacifique, menacent de radicalisation si leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Réaction du Gouvernement
En réponse à ces manifestations, le président Vucic a rejeté les demandes des étudiants, les accusant de conspirer avec des puissances étrangères. Le pouvoir a réagi en intensifiant la pression sur les militants, avec l'arrestation d'une dizaine de personnes récemment. En janvier, Vucic s'était déjà séparé de certains membres du gouvernement en réponse à la contestation croissante.
Ultimatum des Étudiants
Les étudiants ont imposé un ultimatum au président Vucic qui devait répondre à leurs demandes avant samedi soir, 21h00 (19h00 GMT). Avec ce délai passé, ils ont publiquement déclaré que la lutte n'était pas uniquement pour la cause étudiante mais pour toute la population serbe, appelant à la mobilisation collective pour atteindre leurs objectifs de changement politique.