Contexte Politique
En juin 2024, la Knesset, le Parlement israélien, fait face à une potentielle dissolution, stimulée par un projet de loi soumis par les partis d'opposition. Cette initiative, soutenue par les chefs des partis d'opposition Yesh Atid, Yisrael Beytenu, Unité nationale, et Les Démocrates, vise à ouvrir la voie à des élections anticipées.
Le projet de dissolution doit d'abord être approuvé lors de la lecture préliminaire ; ensuite, il devra passer par trois autres votes avant une dissolution officielle. En cas d'échec de l'initiative, un intervalle de six mois est requis avant de soumettre de nouveau un projet similaire.
Contexte des Partis Ultra-Orthodoxes
Les partis ultra-orthodoxes, en particulier Shass et Judaïsme unifié de la Torah (JUT), sont au cœur des débats, menaçant de quitter la coalition au pouvoir. Motivés par leur opposition à une réforme de la conscription, qui remettrait en question les exemptions dont bénéficient les étudiants de yeshiva, ces partis pourraient se joindre à l'opposition pour dissoudre la Knesset et renverser le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu.
Les exemptions militaires des juifs ultra-orthodoxes sont un sujet de discorde public depuis des décennies. En effet, une grande partie de la population israélienne est en désaccord avec ces exemptions, surtout dans le contexte de la prolongation du conflit avec le Hamas.
Position du Gouvernement
Benjamin Netanyahu, chef du Likoud et Premier ministre, doit composer avec la pression croissante pour imposer une conscription plus large, y compris parmi les ultra-orthodoxes. Toutefois, ce changement soulève l'opposition intense des partis religieux, qui exigent que leurs étudiants de yeshiva soient exemptés du service militaire. Pour temporiser et permettre des négociations, la coalition a rempli l'ordre du jour de la Knesset de divers projets de loi, retardant ainsi le vote préliminaire sur la dissolution.
Conséquences et Perspectives
Si la dissolution est adoptée, elle entraînera des élections anticipées dans les cinq mois. Le projet a été soumis suite à l'incapacité de la coalition de Netanyahu à adopter une loi clé garantissant les exemptions pour les étudiants de yeshiva. Malgré des négociations qualifiées de "progrès significatifs", les partis ultra-orthodoxes continuent de maintenir la pression.
Le président de la Commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, Yuli Edelstein, soutient une loi qui pénaliserait ceux qui refusent le service militaire obligatoire. Cette position est fermement opposée par les dirigeants ultra-orthodoxes.
Malgré la tension croissante, des experts estiment que les partis ultra-orthodoxes, bien qu'opposés publiquement aux réformes, hésitent à précipiter une chute du gouvernement qui pourrait les priver de leurs positions stratégiques à long terme.
En Conclusion
Le résultat du vote sur le projet de dissolution de la Knesset reste incertain. Le gouvernement de Netanyahou pourrait être renversé si les partis ultra-orthodoxes rejoignent l'opposition, mais la situation complexe et les multiples intérêts en jeu rendent tout pronostic délicat à cette étape.