Contexte des manifestations
Récemment, le Kenya a été le théâtre de violentes manifestations survenues principalement dans la capitale, Nairobi, et d'autres villes importantes. Ces événements ont fait suite à un profond mécontentement du public envers la corruption endémique et la délicate situation socio-économique que traverse le pays.
Les événements du 9 prochains
Le 9 de ce mois, les rues de plusieurs villes kenyanes, dont Nairobi, ont été envahies par des manifestants, dont beaucoup de jeunes. Ce mouvement de protestation massif s’est voulu, dans un premier temps, pacifique, visant à rendre hommage aux victimes de manifestations antérieures et à exprimer une opposition contre une loi budgétaire controversée.
Violences et Répression
Les manifestations ont rapidement dégénéré en violence. Des incidents ont été rapportés où des manifestants ont mis le feu à des bâtiments et jeté des pierres sur les forces de l'ordre. Ces dernières ont répondu par l’usage intensif de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, et dans certains cas, auraient utilisé des balles réelles, particulièrement dans les zones périphériques de Nairobi. Amnesty International a confirmé la mort d'au moins 16 personnes et plus de 400 blessés, tandis que le gouvernement a fait état d'un nombre plus faible de victimes.
Représailles et Pillages
Durant ces événements, le centre commercial et financier de Nairobi a été le théâtre de pillages à grande échelle, avec des magasins de vêtements, d'électronique et de produits de consommation courante touchés. Les pertes économiques sont estimées à des centaines de millions de shillings kenyans.
Réaction du Gouvernement
Face à ces événements, le gouvernement kényan, par la voix de son ministre de l'Intérieur, Kipchumba Murkomen, a déclaré avoir déjoué un "coup d'État". Le ministre a qualifié les manifestations de "terrorisme déguisé en contestation" et a affirmé que ces actions étaient "coordonnées, financées et préméditées" par des "voyous". La police aurait, semble-t-il, fait preuve d'une "retenue remarquable".
Conséquences Politiques
Ce mouvement de contestation s’inscrit dans une tendance plus large de mécontentement contre le président William Ruto, élu en 2022, et sa politique socio-économique. Le président Ruto fait face à des demandes de démission, en partie alimentées par l’incapacité perçue à créer des emplois et à réformer un système pointé du doigt pour sa corruption.
Réactions des ONG et de la Société Civile
Les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et Vocal Africa, ont vivement critiqué l'usage excessif de la force lors des manifestations. Des cas où des manifestants ont été tirés avec des balles réelles ont été rapportés, conduisant à des morts tragiques, dont celle d'un jeune de 17 ans, catalysant davantage l’indignation publique.