Constat général
Le collectif Les Morts de la Rue a recensé 912 personnes sans domicile fixe décédées en France en 2024. Ce recensement, mené par le collectif depuis 2012, montre une augmentation par rapport à 2023, où 735 décès avaient été comptabilisés.
Chiffres et évolution
Le nombre total de décès recensés en 2024 s'élève à 912. Le collectif signale une progression du nombre de signalements transmis par des particuliers, des associations et des structures d'accompagnement social, ce qui peut contribuer aux variations annuelles des totaux.
Caractéristiques démographiques
L'âge moyen des personnes recensées est de 47,7 ans, soit un écart d'espérance de vie d'environ 32 ans par rapport à la population générale. Les hommes représentent 82 % des décès recensés, les femmes 13 %, et la part féminine est décrite comme en augmentation par le collectif. Les moins de 15 ans constituent 4 % des décès, incluant des enfants et des très jeunes nourrissons.
Situation au moment du décès et causes
Parmi les personnes recensées, 304 vivaient dans la rue au moment de leur décès, 243 étaient hébergées dans des structures, et pour 365 personnes la situation dominante n'a pas pu être déterminée. Dans 40 % des cas, la cause du décès demeure inconnue selon le décompte associatif. Environ 17 % des décès sont qualifiés de violents (noyade, agression, suicide, selon les catégories retenues par le collectif).
Répartition géographique
L'Île-de-France concentre 37 % des décès recensés en 2024. La région Hauts-de-France enregistre 163 décès signalés et une hausse partielle liée, selon le collectif, à des décès survenus lors de traversées de la Manche.
Cadre statistique et conséquences publiques
Les estimations du nombre total de personnes sans domicile fixe en France varient selon les sources : la Fondation pour le Logement propose une estimation d'environ 350 000 personnes, tandis que l'évaluation officielle de l'Insee (2012) indiquait environ 143 000 personnes. L'Insee conduit une nouvelle enquête destinée à actualiser ces chiffres. Face au bilan publié, le collectif appelle à des mesures de protection pour les personnes les plus vulnérables et à des réformes des politiques publiques en matière de logement et d'hébergement.
Réactions et suites signalées
Plusieurs associations ont engagé des recours devant le tribunal administratif de Paris, imputant à l'État une carence dans la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme. La Cour des comptes a formulé des observations sur la mise en œuvre des politiques d'hébergement, et des acteurs politiques ont rappelé des engagements antérieurs.
Observations méthodologiques
Le recensement repose sur des signalements et des enquêtes associatives. Il présente des limites liées au mode de collecte, au périmètre retenu et aux difficultés d'identification des personnes et des causes de décès. Le nombre total réel de personnes sans domicile fixe demeure difficile à établir de manière précise et dépend des méthodes retenues par chaque source.








