Contexte

L'enquête en Géorgie a été déclenchée après un appel téléphonique en janvier 2021 au cours duquel Donald Trump demandait à un responsable d'État, Brad Raffensperger, de « trouver » des bulletins de vote en sa faveur. Un acte d'accusation rendu le 14 août 2023 visait initialement 19 personnes, s'appuyant notamment sur la loi de Géorgie relative à la criminalité en bande organisée (RICO), pour des manœuvres présumées visant à modifier le résultat de l'élection présidentielle de 2020 dans plusieurs États, dont la Géorgie.

Quatre des personnes visées par l'acte d'accusation ont plaidé coupable avant tout procès et ont bénéficié de peines réduites en échange de leur témoignage.

Instruction du dossier et décisions antérieures

La procureure initiale en charge du dossier a été dessaisie en décembre 2024 après la révélation d'une relation personnelle avec un enquêteur impliqué dans l'affaire. Après l'élection présidentielle de novembre 2024, deux procédures fédérales menées par le procureur spécial Jack Smith — l'une relative aux tentatives présumées d'inverser les résultats de 2020 et l'autre relative à la rétention de documents classifiés — ont été classées par le ministère de la Justice, qui a invoqué sa politique visant à ne pas poursuivre un président en exercice.

Le 14 novembre 2025, Peter Skandalakis s'est désigné pour instruire le dossier au niveau de l'État de Géorgie après avoir recherché un procureur capable de prendre en charge l'enquête.

Décision de la justice de Géorgie

Fin novembre 2025, le procureur chargé de l'instruction, Peter Skandalakis, a recommandé le renvoi sans suite des poursuites à l'encontre de Donald Trump et des autres personnes mises en cause. Il a justifié sa décision par des contraintes temporelles et procédurales, estimant qu'il n'était pas dans l'intérêt des citoyens de la Géorgie de poursuivre un dossier susceptible de s'étendre « pendant encore cinq à dix ans ». Il a ajouté que la préparation d'un procès immédiat serait pratiquement impossible et qu'un report lointain était peu réaliste.

Le juge Scott McAfee a validé la recommandation de renvoi sans suite, mettant ainsi fin aux inculpations au niveau de l'État de Géorgie.

Peter Skandalakis a indiqué avoir envisagé de juger séparément certains coaccusés, mais il a jugé qu'une telle stratégie serait « illogique » et trop coûteuse pour l'État. Il a également estimé que certains éléments du dossier pouvaient relever davantage de la compétence fédérale, renvoyant au dossier instruit par le procureur spécial Jack Smith.

Conséquences pour les personnes inculpées

La décision met un terme à la dernière inculpation pénale active contre Donald Trump au niveau de l'État de Géorgie, ainsi qu'aux poursuites engagées contre quatorze coaccusés, parmi lesquels figurent des personnalités de son entourage, notamment son ancien avocat Rudy Giuliani et son ancien chef de cabinet Mark Meadows.

Parmi les actes procéduriers liés à cette affaire figure la comparution de Donald Trump en août 2023 au bureau du shérif du comté de Fulton, à Atlanta, pour la prise de sa photo d'identité judiciaire.

Réactions

Donald Trump a réagi via son réseau social, qualifiant la décision de victoire pour « la loi et la justice » et dénonçant une procédure politique. D'autres parties impliquées et observateurs judiciaires ont relevé les contraintes temporelles et pratiques avancées par le procureur pour justifier l'abandon des poursuites.

Situation procédurale générale

En l'état, la fermeture de cette procédure d'État signifie qu'aucune poursuite en Géorgie ne suivra pour les faits visés par l'acte d'accusation de 2023. Les procédures fédérales antérieures mentionnées ont été classées en lien avec la politique du ministère de la Justice concernant la poursuite d'un président en exercice.